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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, Doha, sur le volcan de Gaza

Date de publication : 14/12/2023
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Qatar

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Je vous ai fait une promesse avec cette « Républick » hebdomadaire : parler de la France autrement, si possible en version helvétique. En évitant de plonger toujours notre couteau suisse dans les plaies de notre République voisine.

 

Alors, pourquoi quitter l’hexagone et raconter ce mardi ce qui passe là-bas, à Doha, dans cet Émirat vers lequel se tournent tous les regards ? La réponse est simple. Le Qatar est – comme le sait pertinemment son employé Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain – un partenaire privilégié de la France. Mieux : ses dirigeants continuent d’être, au cœur de la guerre à Gaza, les seuls à affronter presque de l’intérieur le volcan en éruption du Proche-Orient, depuis l’assaut terroriste du Hamas contre Israël, le 7 octobre. Se rendre à Doha pour essayer de mieux comprendre ce qui reste, dans cette région, de la volonté d’aboutir à un État palestinien digne de ce nom, m’est donc apparu justifié. D’autant qu’avec Al Jazeera, la chaîne qatarie d’information continue – dont le bureau à Gaza continue de fonctionner – c’est par Doha que transitent les images et les témoignages regardés par une très grande partie de la population mondiale.

 

Le résultat ? Une plongée dans le volcan. Pas celui des combats à Gaza, mais celui du grand jeu géopolitique mondial, à l’occasion du Forum de Doha, pile au moment de la commémoration, à Paris, du 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Triste anniversaire. Avec, dans le rôle tout désigné de victime prioritaire de cette redistribution des cartes, une Europe de plus en perçue comme un continent-marché, obsédé par les contrats dans les pays du Golfe et de toute façon ligoté ad æternam par la tragédie de son histoire vis-à-vis d’Israël.

 

La France ? Perdue de vue dans le brouillard de ses virages diplomatiques. La Suisse ? Saluée pour sa capacité à conserver une présence dépourvue d’influence. Les cendres du brasier rallumé par la guerre entre le Hamas et Israël n’ont pas fini de polluer le Moyen-Orient. Le très riche Qatar croit pouvoir compter les points, pour apparaître demain comme un indispensable faiseur de paix, entre la Chine, la Russie et les États-Unis. Certains disent que l’Europe est en train de sortir de l’histoire. Je ne le crois pas. Mais le volcan de Gaza pourrait me donner tort.

 

Bonne lecture, au son d’un chant de paix.

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

 

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3 Commentaires

  1. “Aboutir à un Etat palestinien digne de ce nom” peut-on lire, mais cet objectif comporte de nombreux non-dits. Pour le Hamas, le seul État palestinien digne de ce nom suppose la “destruction” d’Israël, un État du fleuve à la mer. Les États arabes comme la Jordanie et l’Égypte n’en veulent pas non plus mais sans le dire pour raison de “rue arabe”. La reconnaissance de l’État israélien est clairement affirmée par l’Égypte après les accords de camp-David malgré l’opposition de la “rue arabe”. L’amorce d’un rapprochement entre Israël, les EAU et l’Arabie saoudite avec les “accords d’Abraham”, réorientant les relations existantes en faveur d’Israël est une des causes de l’agression du Hamas du 7 octobre soutenue par L’Iran puis les Houthis du Yémen et le Hezbollah. Israël dirigé par le gouvernement actuel est sur la même ligne du moins avec le Hamas comme interlocuteur, opposé à toute reconnaissance d’un État israélien. La reconnaissance de deux États indépendants, basés sur des relations pacifiques, suppose des réorientations majeures dans les positions des deux côtés. Du côté israélien, la politique d’éradication du Hamas, préalable à toute discussion sur l’existence de deux États, risque d’aboutir à la formation de mouvements palestiniens encore plus radicalisés. Un issue militaire et politique du conflit semble, pour le moment, inatteignable. La perpétuation d’un conflit larvé puis ouvert (le volcan) risque d’être l’avenir immédiat, si ce n’est plus lointain, de la région.

  2. “La France perdue dans le brouillard diplomatique” vient d’en livrer une énième version dans les propos de sa ministre des affaires étrangères dans sa récente conférence de presse Du 17 décembre 2023. Relayant les images d’al Jazira à Gaza pointant en boucle les horreurs de la guerre et ses “effets collatéraux”, elle surfe sur la fibre émotionnelle distillée par les images diffusées par le ministère de la santé de Gaza et préconise un “cesser-le feu” et un plan pour le “jour d’après”. Un narratif qui apparait fort lointain de celui du chef de l’État qui, lui même tergiversant, à reconnu et affirmé le droit pour Israël de se défendre face à l’agression du Hamas du 7 octobre. Une coalition internationale fût même préconisée, on sait qu’elle fit long feu ! La ministre, enjambant les évènements du 7 et les ignorant, ou feignant d’en ignorer la portée pour l’État d’Israël et sa survie, ne mentionne pas le Hamas et ses responsabilités dans la séquence des faits. Les images de la guerre n’existeraient pas sans la journée du 7. L’intervention de l’armée israélienne est une riposte et non un “prétexte” comme vient de l’affirmer Monsieur Faure responsable du PS, dans une pirouette phénoménale sans doute mue par la compétition qu’il se livre avec le “Che” de LFI (espérant lui ravir la place de leader d’une coalition renouvelée et d’un putative candidature future à la présidence en 2027). L’actuel leader du parti socialiste, tournant le dos à ses ainés, n’hésite pas à désigner l’attaque du 7 comme un “prétexte” à ce qui devient, pour lui et la NUPES l’agression israélienne de Gaza. De là à affirmer qu’elle fût organisée il n’y a plus qu’un pas à franchir. Nous voici revenus aux thèses complotistes du 11 septembre 2011. La diplomatie française ne sait plus où elle est et par conséquent n’est plus entendue. Elle est non seulement inaudible, elle divague. Ne parlons pas des propos de la ministre sur le Liban où, traditionnellement la France était entendue mais que le discours présidentiel du 6 août 2020 après l’explosion meurtrière de Beyrouth et surtout ses suites ou plutôt l’absence de suites ont discrédités. Tout d’abord un cesser le feu suppose un interlocuteur. Quel est-il ? Celui qui a été à l’origine de l’attaque du 7 ? Les faits récents attestent que cette attaque a été préparée de longue date comme en témoigne la découverte des vastes tunnels bourrés d’armes qui parcourent le sous-sol de Gaza. Gaza à été transformé en camp retranché à coup de millions de pétro-dollars provenant notamment du Qatar. Cette réalité était sans doute connue d’Israël qui à sans doute mésestimé le projet du Hamas, comptant sur un “modus vivendi” qui s’est avéré erroné et dont les dirigeants israéliens (sous la pression de leurs extrémistes “colons” en Cisjordanie) devront rendre compte. L’incursion actuelle de l’armée israélienne à Gaza montre qu’une intervention plus précoce et préventive à Gaza, à supposer qu’elle ait été envisagée (ne pas ignorer les tirs de roquettes quotidiens – en provenance également du Hezbollah – sur les populations civiles d’Israël qui, sans dôme de fer, auraient conduit à la possible destruction de l’État) aurait été impossible, avec un déploiement militaire au sol, face aux troupes aussi armées du Hamas, au milieu d’une population civile aussi importante et au milieu des lacis urbains. Cette réalité est en parfaite relation avec les buts du Hamas qui sont de constituer un État palestinien (ou plutôt État islamique ?) “du fleuve à la mer”. Ce qui signifie explicitement la destruction d’Israël (qui figure explicitement dans sa charte). Cette position se fonde sur le narratif selon lequel Israël est un “artefact colonial” et une tête de pont avancée de l’impérialisme occidental. Cette vision est colportée par les partis d’extrême gauche en France sans parler des universités américaines et non des moindres ainsi que de nombreux États, l’Afrique du Sud étant en pointe. Il est nécessaire de rappeler qu’Israël, en tant qu’État, à été créé sur la base d’une résolution des Nations-Unies du 29 novembre 1947. Un plan de partage de la Palestine en deux États indépendants fût décidé mais aussitôt refusé par les pays arabes qui, refusant de reconnaitre l’État d’Israël, déclenchèrent une guerre le 15 mai 1948, le lendemain de la proclamation de l’État d’Israël. La création de cet État, dont l’existence ne peut juridiquement être contestée est essentiellement, bien que des foyers juifs existaient auparavant de de longue date, la conséquence de la “Shoah”. La création de cet État a notamment pour but d’assurer un “refuge” aux juifs persécutés en Europe et dans l’empire tsariste. D’où le choc en Israël produit par les attaques du Hamas. En déniant l’existence d’Israël, le Hamas affirme clairement son antisémitisme et son négationnisme. Avec qui Madame la ministre veut-elle conclure un cesser le feu ? La question des otages, transformés en boucliers humains, comme la population palestinienne de Gaza, et la priorité de leur libération qu’appuient de vastes mouvement de soutien en Israël, conduit à réclamer, et c’est compréhensible pour les populations, un cesser-le-feu ou, à tout le moins une trêve humanitaire, (la ministre, hésitante parle de cesser-le-feu humanitaire). Le Hamas dont le porte-parole est le Qatar est sur la même ligne, ce qui se comprend, son objectif étant de sauver ce qu’il reste du Hamas à Gaza. Obnubilée par la libération des otages franco-israéliens et en butte à la pression d’une opinion publique nationale et mondiale qui s’est retournée en faveur des palestiniens sous la houlette du Hamas, Madame la ministre se range du côté du Qatar dont, nous sommes drogués, et pas que Mbappé, et prisonniers… Difficile de faire la distinction entre la raison d’État, quand l’existence même de celui-ci est en cause et les individus dont le destin d’otage, avec tous les chantages qu’il implique, sans parler des tortures qu’ils endurent est insupportable… l’histoire et parfois la vie est tragique…

  3. R Werly a visiblement été marqué par le mythe de Faust. Il semble nous délivrer une nouvelle version qui actualise les nombreuses qui ont précédé, Marlowe et la plus connue celle de Goethe. Gounod en a livré une version musicale et un opéra célèbre. Mais à l’âge du Qatar ? Un Macron en Faust et un AL Jaber en Méphistophélès. Un Macron, figure de cette “Europe, continent-marché, obsédé par les contrats” . Une Europe désespérée dans l’impossibilité d’aboutir dans sa transformation du plomb en pétrole. Fatiguée de la vie, elle est sur le point de “sortir de l’histoire”. Quand un miracle se produit avec l’apparition du sultan Al Jaber, en nouvelle figure du diable , en chair et en os. Mephisto, rusé et roué , fait signer le fameux pacte en lettres de sang en garantissant au Faust élyséen un nouveau visage débarrassé de ses rides, une jeunesse ad aeternam et lui promet de ne plus être un “second couteau”. Mais en échange de son âme. Et Marguerite dans tout ça ? Ursula se laissera t-elle séduire ?
    écoutons, à défaut de la fameuse castafiore, le fameux air des bijoux, Marguerite, Acte 3, aria :” Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir
    Ah ! je ris de ma voir si belle en ce miroir
    Est-ce toi, Marguerite, Est-ce toi? Répons moi.
    Répons moi, répons moi, Répons,
    Répons, Répons vite !
    Non! non ! ce n’est plus toi !
    Non … non, ce n’est plus ton visage.
    C’est la fille d’un roi,
    C’est la fille d’un roi !
    Ce n’est plus toi,
    Ce n’est plus toi
    C’est la fille d’un roi
    Qu’on salue au passage !
    Ah ! s’il était ici !
    s’il me voyait ainsi !
    Comme une demoiselle
    Il me trouverait belle (ter)

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