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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, pourquoi aimer une Europe de moins en moins française ?

Date de publication : 23/04/2024
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Commission européenne

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Vous avez peut-être vu passer ce sondage européen ? J’écris européen parce que, justement, l’Eurobaromètre publié le 17 avril est une plongée dans toutes les opinions publiques des 27 pays membres de l’Union. Et là, le choc. Sismique. 42% seulement des Français sont encore optimistes sur l’avenir de l’UE, le chiffre le plus bas du continent. Faites le compte : alors que 30% des électeurs se disent prêts à voter pour le RN de Jordan Bardella aux élections européennes du 9 juin, selon le baromètre RTL/Harris Interactive, la coupe de l’inquiétude est presque pleine. Il faudrait un miracle pour que le nouveau discours d’Emmanuel Macron à La Sorbonne, le 25 avril, retourne cette dynamique du délitement.

 

La réponse à tous ceux qui regardent ces chiffres avec effroi est pourtant simple. Même si l’excellente revue Zadig a la bonne idée de publier ces jours-ci (avec Arte) un hors-série « Rêver l’Europe », la France a la gueule de bois communautaire. Normal. Cette Europe-là, dirigée par une Allemande aux manières impériales et peu collégiales, n’a plus rien de tricolore. Elle est balte et polonaise sur la défense, scandinave et allemande sur le budget, grecque et italienne sur l’immigration. Et j’en passe…

 

Je sais, je caricature et les Suisses, qui n’aiment que l’Europe à la carte, ont toujours manqué d’appétit pour le pudding bruxellois. Mais au pays de la nostalgie des années Delors-Mitterrand-Kohl, dans cette République où la vidéo de De Gaulle ironisant sur « l’Europe, l’Europe, l’Europe » reste un refrain national, l’avenir à 27 – et encore plus à 35 – donne le tournis plus qu’il ne fait envie. Sans sursaut tricolore bleu étoilé, « l’Européisme » va finir en rhumatisme. Ou pis : en maladie dégénérative.

Bonne lecture, et vive l’Europe des années 50!

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

 

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4 Commentaires

  1. La gauche française est orpheline des égorgeurs du FLN ; il est naturel qu’elle cherche à se renouveler Le maintien de la note prouve que la situation est plus grave qu’il n’y parait.

  2. Ce n’est pas l’Europe, qui est de moins en moins française, c’est la France. Depuis le baptême de Clovis, la France, outre qu’elle est, sans contestation possible, située en Europe, est romaine et occidentale, (“si vous respectez vos évêques, votre royaume s’en trouvera bien”), et atlantique (“Ce sont les rois de France qui ont fait l’indépendance des Etats-Unis” (George Washington). Des lors que la France renonce a être européenne, occidentale et atlantique, pour s’imaginer que la rivalité russo-américaine lui donne des chances d’action exceptionnelles”, elle renonce à ses racines, elle perd son objet, et sa dissolution est de droit. Tel est bien ce que l’on a vu entre Yalta et Maastricht : la France a été broyée par les Américains et les Soviétique : à Genève, en 1954, à Suez en 1956′ à Sakhiet Sidi Youssef, en 1958. Elle a naïvement tenté de donner le change avec la dissuasion nucléaire (la France, qui a retrouvé son indépendance : (28 novembre 1967). Mais le 22 mars suivant (1968), dutvient Cohn-Bendit, et en 1980, le diner chez Édith Cresson. La France n’a plus rien ni à dire mi à faire que de se rendre à Maastricht, en chemise et la corde au cou. Elle n’a toujours pas compris pourquoi.

  3. On ne sait jamais s’il faut mettre un S à Science(S) Po ou pas… de quoi cette hésitation est-elle le signe ? Une question pour une prochain éditorial Werlyen… La Science, l’unique, celle certifiée par ses étudiants nés avec une cuillère en métal précieux dans la bouche et si savants. Cette Science dont ils sont gratifiés par eux mêmes est le sésame des places du pouvoir et de leur “noblesse”. Les ministères en sont pleins, les journalistes aussi mais leurs supposées qualités ne suffisent pas à garantir des résultats. Les chiffres que nous rappelle notre éditorialiste (la dette, le déficit extérieur, etc;) lui communiquent la peur panique et l’effroi. Une France devenue grecque… tel est l’horizon agité de Genève et qui fascine tant mu qu’il est par la secrète espérance d’un cataclysme inévitable. Une réalité qui dissiperait enfin l’illusion française, sa superbe, son arrogance, etc. Enfin le coq cessera de chanter les pieds dans la m..e. Cet horizon semble bien se dessiner à la rue Saint Guillaume, Science(s) Po continuant et approfondissant sa mue. Richard Descoing avait donné le La, puis après la démission de deux directions, un administrateur provisoire, aidé par sa ministre de tutelle est en train de donner le coup de grâce à cette soi-disant pépinière de l’élite dirigeante. Le vendredi 26 avril. Science Po vécu sa transformation en ZAD mélanchonienne antisioniste… au sens plus ou moins large (ou un “love hôtel”) avec une forme d’approbation tacite de sa “direction”, en l’occurrence provisoire donc très affaiblie et peu disposée à prendre les décisions qui s’imposeraient. Et la Ministre ? absente, déliquescente… Le premier ministre, partie prenante et dont les saillies précédentes, au même endroit, sont désavouées ne sont pas de nature à éteindre l’incendie. Les tentes déployées dans l’établissement par des “étudiants” subitement transformés en militants du Hamas ont encouru la suspension des sanctions un temps envisagées contre eux. La numéro 3 de la liste LFI aux européennes qui depuis quelque temps éclipse la tête de liste, flanquée d’un Mélanchon survolté est venu expliquer aux étudiants de Science Po qu’ils étaient à Gaza et qu’ils devaient s’empresser d’installer leur camp et déployer leurs tentes. Des sanctions un temps caressées furent suspendues donc probablement rendues inexistantes (pour cause de paix et de “pasdevaguisme”), ce qui conduit à suspecter une sorte de porosité entre les occupants, la direction et une partie des enseignants. Les bobos étudiants ne sont certes pas des gilets jaunes ni des paysans… Confondre l’établissement avec la bande de gaza, mais on avait commencé par un amphi, ne témoigne pas d’une bonne connaissance de la géographie et de l’histoire un temps critère vérifiée par un concours d’entrée. L’accès sans concours pour des élèves issus des banlieues méritoires peut avoir accéléré le phénomène d’inculture mais plus surement d’une orientation très partiale et politisée des savoirs. Un wokisme made in Science Po. Un bon cocktail contradictoire mais détonnant sur lequel la mélanchonie entend bien “bordéliser” la France. Science Po le détonateur, à quand les facs ? Après l’enseignement, primaire et secondaire, le supérieur .. nous progressons…
    PS. la notation de standard and Poor est maintenue malgré tous les maux dont la France est affublée… qu’en pense t-on en Suisse ? rien n’est acquis dit-on la bas, attendons Ficht … fichtre !

  4. L’Europe des années 50 n’avait pas encore entamé son chemin commun. La communauté de défense un temps imaginée céda sous les coups des gaullistes et des communistes. Il fallut attendre 1957 pour qu’elle se releva sur le mode de la coopération et essentiellement dans l’ordre économique, reconstruction obligeant. C’était l’époque où la voix d’or d’André Dassary commençait a faiblir face aux yé-yé envahissant… Le ténor à la voie d’or en a séduit plus d’une et d’un et encore aujourd’hui et au delà des frontières, au fond des alpages helvétiques. R. Werly vient de nous procurer le bonheur de reprendre un peu de café d’orge dans lequel nous pouvons tremper la fameuse madeleine des souvenirs. Dassary fût un ténor doté d’un organe vocal puissant, un timbre viril, un physique, une allure fière et élégante d’un enfant du pays basque que sut repérer Danielle Darrieux. Un patrimoine musical que notre bon éditorialiste nous remet en tête pour ceux d’entre nous nous qui sommes presque des centenaires. Des chansons telles que “Ramuntchoo”, 600 chansons. 3 coffrets de CD consacrés à l’opérette en 2009. Les postes de TSF à lampes diffusaient la voie d’or avec Francis Lopez, Fernandel, Édith Piaf, Patachou, Robert Lamoureux, Juliette Gréco, Bing Crosby, Maurice Chevalier, Vincent Scotto, Tino Rossi. Dans la période troublée qui suivit l’invasion allemande, les Français, dans leur majorité, ne sachant plus à quel saint se vouer, et voyant dans l’homme au képi à feuille de chêne et à la moustache enneigée un recours se mirent à chanter avec Dassary : Maréchal nous voila !… La marseillaise va bientôt être oubliée et remise aux accessoires : “Une flamme sacrée/Monte du sol natal/Et la France enivrée/Te salue Maréchal/ Tous les enfants t’aiment/Et vénèrent les ans / A ton appel suprême/ Ont répondu présent… etc. Une phrase célèbre dit que l’histoire se répète toujours deux fois, la première comme tragédie, la seconde comme farce… à moins que, comme la première, la seconde ne soit aussi tragique. Si la France a une histoire glorieuse, elle est aussi tragique. Marion … Nous voila ! Maréchal nous voilà/ Tu nous a redonné l’espérance/ La patrie renaîtra/ Maréchal, Maréchal, nous voila… En 1958, ce fut… général ! Nous voilà… Et pour enrichir le panthéon musical de R. Werly : “Le bon berger” de Jean Guidoni : “tous les enfants de France ont un second papy… couronné d’espérance et de chêne au képi…”

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