Il est bien sûr trop tôt pour juger la future présidence de Ferdinand Marcos Jr, tout juste élu à la tête des Philippines, ce pays placé sous loi martiale par son père en 1972, au nom de la lutte contre le communisme. Trop tôt pour juger, oui. Mais pas trop tôt pour s’inquiéter tant son élection témoigne du délitement de la classe politique de l’archipel, et du poids des dynasties, très bien évoqué par notre chroniqueur Yves Carmona.

Ferdinand Marcos Jr est l’héritier d’un clan dont le pouvoir et la richesse durent, jadis, le fruit d’une mai mise sur le pays et d’une corruption généralisée, avec l’assentiment des États-Unis. L’homme est aussi, rappelons le, un populiste invétéré, qui n’a jamais, jusque-là, affirmé son désir de rompre avec son passé paternel et de dénoncer les exactions passées. Après la présidence du populiste Rodrigo Duterte, voici donc les Philippines reparties pour un tour d’aventurisme politique, même si la santé démocratique de cette nation asiatique reste, en soi, une bonne nouvelle. A noter toutefois un changement de taille : la proximité du nouveau président élu avec les États-Unis, qui contraste avec l’0alignement de Duterte sur la Chine. Peut être est ce là qu’il faut chercher la nouveauté et le futur rapport de force. Si Washington tient « Bongbong » Marcos, celui-ci pourra peut être éviter de commettre des dommages irréparables durant ses cinq prochaines années à la tête du pays.