La reprise inquiétante du nombre de contaminations au coronavirus en Thaïlande et au Cambodge va incontestablement peser sur l’économie de ces pays et sur leur réouverture au tourisme, en train d’être différée, du fait de la fermeture des frontières et de la mise en place d’un confinement strict. Mais quid de la Birmanie ? Dans ce pays où les militaires au pouvoir depuis le 1er février ne parviennent pas à faire taire la contestation, la surveillance sanitaire a volé en éclat.
Des mouvements de population importants aux frontières ont résulté de la répression des manifestations. Une guerre civile est en gestation. Comment, dans ce contexte, avoir une idée juste de l’impact du coronavirus en Birmanie ? La question est d’autant plus douloureuse que l’Inde, géant mis à genoux par la pandémie, est frontalière du pays d’Aung San Suu Kyi. Le risque d’une contagion du sous continent est réel, et les chiffres vertigineux de contamination en Inde montrent combien cette situation peut devenir explosive.
Il est aussi impossible de ne pas faire de lien entre l’aggravation de la situation en Thaïlande et ce qui se passe en Birmanie. Les chiffres thaïlandais, répétons le, sont encore loin, très loin, des chiffres que l’on connait en Europe. La France, redisons le, a dépassé le seuil des 100 000 morts. mais la réalité d’aujourd’hui est celle des vaccins. Ceux ci manquent en Thaïlande. Ils manqueront encore plus en Birmanie. A voir ce trou noir sanitaire et épidémiologique au cœur de l’Asie du Sud-Est, l’inquiétude est obligatoire.
