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GAVROCHE – ROMAN: Dans nos archives «La fille qui aimait les nuages», épisode 13

Journaliste : Patrice Montagu-Williams
La source : Gavroche
Date de publication : 19/06/2020
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Amis lecteurs, vous pouvez retrouver sur ce nouvel épisode de notre roman feuilleton «La Fille qui aimait les nuages» tous les épisodes précédents… Ce nouvel épisode nourrit toujours le suspense. Que peut désormais faire Ành Hung, ce dignitaire communiste vietnamien résolu à demander l’asile politique en France ? Pourra-t-il échapper aux redoutables et très informés services de renseignement de Hanoï ? Un roman est une histoire. Et celle-ci nous tient aux tripes !

 

Résumé de l’histoire et de l’épisode 12 : Huyên, l’un des agents des services secrets vietnamiens, passe à l’action. Il s’agit d’empêcher Anh Hùng, membre du bureau politique du Parti communiste vietnamien venu à Paris à la tête d’une délégation négocier un important contrat d’armement, de demander l’asile politique à la France pour lui et pour sa famille. Huyên propose à Mai, la femme de Anh Hùng, qui a dénoncé son mari, d’avoir recours à un puissant somnifère qui permettra de rapatrier Anh Hùng au Vietnam en prétendant qu’il est malade…

 

Épisode13 par Patrice Montagu-Williams

 

Woody Island, archipel des Paracels, mer de Chine méridionale, cinq heures du matin, heure locale : sous les caméras de CCTV 1, la première chaîne de télévision chinoise, le gros bombardier stratégique H6K, un biréacteur blanc, s’arrache avec peine de la piste et grimpe lentement dans le ciel qui commence à s’éclaircir. Six missiles de croisière KD-20 et KD-23 sont accrochés sous ses ailes. Avec ses trois mille cinq cents kilomètres de rayon d’action, il peut atteindre n’importe quel point de la région, des Philippines à Singapour en passant par le nord de l’Australie et la base américaine de Guam. L’ensemble des chaînes de télévision du monde relayeront ces images dont le but est de témoigner de l’écrasante supériorité militaire de la Chine. Les commentateurs ne manqueront pas d’insister aussi sur le fait que l’avion décollait d’une base située dans un archipel occupé militairement que, par ailleurs, le Vietnam revendique. Mettre tout le monde devant le fait accompli en faisant régner la loi du plus fort a toujours été la règle de la politique extérieure chinoise.

 

Chambre d’hôtel

 

Au même moment, à minuit, heure de Paris, Anh Hùng regarde, dans sa chambre d’hôtel, CNN qui retransmet en direct l’évènement.

 

— Nous ne gagnerons jamais contre ces salauds, Mai, dit-il à sa femme, assise à ses côtés.

 

Il se lève et commence à marcher de long en large dans la chambre. Mai sent que c’est le moment de passer à l’action.

 

— Tu veux ton calmant, lui demande-t-elle ? Sinon, tu ne pourras pas dormir.

 

Il hoche la tête. Trois minutes plus tard, Mai revient de la salle de bains avec un verre qu’elle lui tend et qu’il avale d’un coup.

 

— Il a un drôle de goût, ce calmant, fait remarquer Anh Hùng à sa femme.

 

— C’est parce que j’ai augmenté la dose. Tu es très nerveux en ce moment.

 

Un ciel bleu et gris

 

Anh Hùng n’a pas le temps de reposer le verre. Son visage prend une teinte rose foncé. Il s’effondre sur l’épais tapis bleu ciel et gris qui recouvre le sol et commence à étouffer. Maîtrisant avec peine des convulsions de plus en plus fortes, il arrive tout de même à murmurer à sa femme, qui s’est penchée sur lui, affolée :

 

— Tu m’as exécuté. Et moi qui pensais que tu n’avais jamais été communiste…

 

Du poison pour Ành Hung

 

Elle n’aurait pas dû faire confiance à un membre des services de sécurité. Elle est trop naïve. Il lui a donné du poison, car ils avaient décidé d’éliminer son mari. Tout est sa faute : elle a trop parlé.

 

Anh Hùng, c’était toute sa vie. Elle reste là, assise à côté du cadavre sans rien faire. Elle sait qu’il est trop tard pour demander des secours et elle préfère rester seule en compagnie du corps encore chaud de cet homme qu’elle a tant aimé.

 

Elle pose sa main sur la poitrine du cadavre, soudain prise d’un espoir fou : et s’il vivait encore ? Mais non. Son cœur est muet. Alors elle se lève et retourne à la salle de bains. Légèrement méfiante tout de même, elle n’a pas utilisé toute la dose du produit que Huyên lui a donné. Elle remplit un autre verre d’eau et vide dedans tout le contenu du flacon puis elle retourne dans la pièce. Elle veut mourir aux côtés de Anh Hùng. Elle se déshabille entièrement, comme si elle allait faire l’amour, s’allonge sur le tapis aux côtés du corps de son mari et avale le poison d’un coup avant d’enlacer le cadavre et de poser la tête sur son épaule – A suivre

 

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