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GAVROCHE – ROMAN: «L’impératrice rouge», le polar de tous les frissons asiatiques

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 25/04/2021
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Bienvenue dans l’épisode 2 de «L’impératrice rouge», le nouveau roman ciselé pour Gavroche par Patrice Montagu-Williams. Un roman-feuilleton qui nous amène du 13ème arrondissement de Paris au triangle d’or entre Thaïlande, Birmanie et Laos.

 

Un nouveau roman de Patrice Montagu-Williams

 

L’intrigue

Les saisies de drogue atteignent un niveau record dans le 13ème arrondissement de Paris. Cette drogue proviendrait du fameux Triangle d’or, cette zone frontalière située entre la Thaïlande, la Birmanie et le Laos. Quel est le rôle exact de la Chine et de ses services secrets dans cette affaire ? Et qui est exactement cette Impératrice Rouge, somptueuse et tragique femme vampire, qui serait le chef d’orchestre occulte de ce trafic ?

 

L’agent très spécial Ly, de la DGSE, est envoyé en Thaïlande pour régler le problème, par tous les moyens. Persuadé, comme le dit Sartre, qu’on ne peut vaincre le mal que par un autre mal, il vivra une histoire de passion, de folie et de trahison.

 

Rappel de l’épisode précédent : Ly enterre son père, en région parisienne. Pour ce fils d’immigrés Hmong, ce peuple martyr d’Asie du Sud-Est que tous ont trahi, c’était un héros qui avait travaillé pour la CIA, pendant la guerre du Vietnam. Tel père, tel fils : il décide d’intégrer la DGSE, les services secrets français.

 

Épisode 2 : Poisson en eau profonde

 

La veille, il avait plu toute la journée sur Paris et les trottoirs étaient encore poisseux. Les flics garèrent, avenue d’Italie, leur puissant SUV Peugeot 5008 qui arborait la nouvelle livrée des véhicules de la Police Nationale : gris avec des bandes rouge et bleue.

 

La petite équipe de la 3 ème DPJ, commandée par le brigadier-chef Alessio Franceschi, un grand brun frisé originaire de Corte, se composait aussi de la gardienne de la paix Zahra Koulibaly, née à Sikasso, une ravissante Malienne qui avait rendus fous la moitié ses hommes du commissariat, et de l’agent de sécurité, un tout jeune Breton timide du nom de Erwann Le Goff, fraîchement débarqué de son Ploërmel natal.

 

— Un Corse, une Africaine et un Breton, c’est mon arche de Noé à moi, plaisantait le brigadier, chaque fois qu’ils partaient ensemble en patrouille.

 

Un suspect qui ne se cache pas

 

— C’est bizarre, dit tout haut Le Goff aux deux autres : on dirait qu’il ne se cache pas et qu’il nous laisse le suivre.

 

Les flics filaient un Asiatique qu’on avait signalé, la veille, comme suspect au commissariat central du XIVe.

 

L’individu quitte l’avenue d’Italie, emprunte, sur sa gauche, la rue Bourgon et s’engouffre dans l’un des immeubles de la cité HLM qui a poussé là, entre les rues du Moulin de la Pointe et Damesme, une cité connue pour ses trafics de drogue.

 

L’homme a disparu

 

Quand ils pénètrent dans le hall décrépit, au dallage défoncé et au mur duquel pendent des boîtes aux lettres fracassées, l’homme a disparu. Au fond, sur la gauche, la porte qui conduit à la chaufferie est ouverte. Le brigadier dégaine son semi-automatique Sig-Sauer 9 mm parabellum et tous les trois descendent prudemment les escaliers à sa suite.

 

Le suspect se tient là, debout, au milieu de la pièce. Tout autour de lui, plusieurs sacs de sport sont posés sur le sol, à côté de trois grosses valises. Quand il aperçoit les flics, l’homme lève les bras.

 

Une saisie record

 

Bingo ! Dans les sacs, les policiers trouvent deux kilos de résine de cannabis conditionnées en savonnettes, de l’herbe, une bonbonne thermosoudée remplie de poudre blanche, un semi-automatique de calibre 12 ainsi qu’on lot de cartouches. Les valises, quant à elles, contiennent plusieurs kilos de méthamphétamine sous forme de pilules ou cristallisée, ce que l’on appelle « ice », dans le milieu.

 

L’interrogatoire

 

Il dit qu’il s’appelle Zhijiang, ce qui veut dire « esprit ferme », et qu’il est un Chinois Hui, c’est-à-dire musulman, originaire du Gansu. Il dit qu’il savait qu’il était suivi par les flics parce que, chez lui, les policiers vont toujours par trois : le premier sait lire, le second sait écrire et, le troisième surveille les deux intellectuels.

 

— On n’est pas là pour plaisanter, le coupe l’officier de police judiciaire chargé de l’interroger, au commissariat central. Vous savez ce que vous risquez ? C’est minimum cinq ans de prison et soixante-quinze mille euros d’amende. Article 222-39 du code pénal.

 

L’homme, après un temps d’hésitation, répond qu’il ignorait ce qu’il y avait dans les sacs et dans les valises et qu’on lui avait demandé de retrouver quelqu’un, au sous-sol de l’immeuble.

 

— Vous aviez rendez-vous avec qui, lui demande le capitaine alors qui l’interroge ?

 

— Quelqu’un que je ne connais pas, répond l’autre.

 

— Je n’y crois pas à votre histoire, Monsieur Zhijiang. Trouvez autre chose.

 

Le policier est nerveux : c’est la cinquième saisie de drogue importante en quelques jours dans le quartier.

 

— Je reviens dans une heure. Réfléchissez bien : soit vous coopérez, soit c’est le flagrant délit, avec incarcération immédiate.

 

Poisson en eau profonde

 

Questionné à nouveau, un peu plus tard dans la journée, l’homme se met à parler. Il dit qu’il n’est pas dans le trafic de drogue, mais qu’il est en service commandé. Il dit qu’il est un « chen diyu », un poisson d’eau profonde, un agent illégal des services chinois. Il dit que sa famille est détenue là-bas, à Lanzhou, et qu’il n’a pas eu le choix quand ils lui ont demandé de coopérer.

 

— Et c’était quoi exactement, votre mission, lui demande le policier ?

 

— Je devais faire passer un message aux Français.

 

— Quel message ?

 

— Que la Chine pouvait mettre fin à ce trafic.

 

— En échange de quoi ?

 

— Je ne sais pas, capitaine. Ma mission s’arrêtait là.

 

A suivre…

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