Home Accueil « Il y a un nid de cafards sous le stand, mais on ne peut rien y faire ! » (cinquième partie)

« Il y a un nid de cafards sous le stand, mais on ne peut rien y faire ! » (cinquième partie)

Journaliste : Miss Da
La source : Gavroche
Date de publication : 16/12/2012
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Des galères et des petits boulots à trois sous, « Miss Da » en a plein sa sacoche. Cette surdiplômée thaïlandaise tente de faire son petit bout de chemin sur la banquise française, non sans mal. Elle pose un regard humoristique sur les symptômes de la société française à travers un cornet de glace. Envie d’une boule ? Alors suivez le guide…

 

Heureusement que je n’ai pas la phobie des cafards « français ». Ils sont tout petits par rapport à ceux que l’on trouve en Thaïlande. Par contre, une collègue, remplaçante de la patronne en congés, adore ces bestioles et vice-versa. Elle a sauté (de joie) sur moi dès que je suis arrivée pour prendre le relais.

 

« Au secours, y en a partout !!! ». Elle avait l’air vraiment paniqué et écœuré. « Quoi ! ?? Qu’est-ce qu’il y a ? », lui ai-je demandé. « Les cafards !! Je les ai vus partout. Là, là, là et là ! Quand j’ai enlevé les cartons, ils sont tombés sur la table à côté de la caisse ! Imagine s’il y avait eu des clients à ce moment-là ! » Et l’ Invasion de cafard commença ! « Tu pourras le dire à Violaine (la patronne) quand tu l’appelles ? C’est trop dégoûtant ! » « Oui je lui dirai ce soir », en pensant à ce que cette chère patronne pourrait me répondre Le soir arriva, j’ai reporté ce que ma collègue m’avait raconté sans dire que Lilly (une autre collègue) avait, elle-aussi, trouvé un cafard dans la glace. « Je sais… il y a un nid de cafards sous le stand, mais on ne peut rien faire ! » Et voilà la réponse était claire, pas de solution en vue selon la patronne…On va cohabiter avec ces bêtes toutes petites toutes mignonnes. Rien de grave.

 

Puis un jour, j’ai ouvert la boutique. J’ai levé le rideau de la vitrine et allumé la lumière. Une jolie bête noire était congelée au sommet d’une montagne de glace à l’ananas. Belle couleur, beau contraste entre le jaune et le noir ! J’ai pris soin de l’enlever avec une cuillère en plastique et je l’ai enveloppé dans du film plastique en quatre épaisseurs. Une belle pièce de conviction pour le crime contre les « glace lovers » ! Je l’ai laissé dans le frigo. Que peut-on le faire avec ? Je me suis posée la question toute la matinée. Appeler les services d’hygiène alimentaire ? Ah non, je vais me retrouver au chômage… Mentir à Violaine en disant qu’un client l’a trouvé dans sa glace et il a menacé de prévenir les services d’hygiène alimentaire ? Uniquement pour lui foutre la trouille, la vengeance de la vendeuse de glace pour tous les mauvais coups qu’elle a pris ! Ah Non, elle va nous faire monter une équipe de « Cafard Killers ». Je n’ai pas envie… Le glisser dans la glace d’un client casse-noisettes ? Ah non, je ne suis pas aussi terrible…

 

Finalement, je l’ai complètement oublié. Je l’ai laissé reposer paisiblement dans son cercueil pendant trois jours, ni vu ni connu. Le quatrième jour, je m’en suis souvenue, vite, vite ta tombe, c’est la poubelle. Adieu mon cafard tee-rak.* J’étais persuadée que le patronne n’était pas au courant de la visite de ces bêtes dans ses glaces italiennes. Lilly m’a raconté un jour que l’autre le savait ; mais elle ne faisait rien… Bravo ! Vous méritez vraiment une médaille de meilleure glace de France, avec mention « Riche en protéine animale ». Bonne dégustation !

 

tee-rak* = chéri

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