Home Accueil KRABI, Thaïlande : Railay Beach est-elle encore le paradis des grimpeurs ?

KRABI, Thaïlande : Railay Beach est-elle encore le paradis des grimpeurs ?

Journaliste : Catherine Vanesse
La source : Gavroche
Date de publication : 02/03/2016
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Située entre Krabi et Ao Nang beach, Railay n’est accessible qu’en bateau. Isolée du continent par une chaîne de roches calcaires, la presqu’île offre un sentiment de bout du monde, d’ailleurs, d’évasion. Un sentiment amplifié par l’absence de véhicules motorisés et de chaînes de supermarché ouvert 24h/24 : on vient à Railay pour se détendre sur la plage ou pour pratiquer l’escalade. Spot réputé mondialement, Railay Beach attire chaque année les amateurs de varappe du monde entier, des débutants aux plus expérimentés.

 

Régulièrement classée dans le top 10 des plus belles plages au monde, Railay Beach et a sœur jumelle Phra Nang Beach séduisent les amoureux de décors paradisiaques. Avec près de 700 voies ouvertes, Railay est le spot incontournable en Thaïlande pour les amateurs de grimpe : falaises karstiques verticales, plage de sable blanc, eau turquoise et jungle luxuriante, tous les ingrédients sont réunis pour offrir un spectacle exceptionnel vu de haut.

 

 

 

Railay offre l’avantage de s’adresser à tout public : toutes les voies sont boulonnées et graduées selon le système français, ce qui offre aux grimpeurs indépendants la possibilité de s’adonner à leur activité sans devoir faire appel à un club ou à un instructeur. Une dizaine de centres offrent toutefois leurs services, que ce soit pour de la simple location de matériel ou pour des cours. Les prix varient entre 800 et 1000 bahts la demi-journée (quatre ou cinq personnes maximum par instructeur).

 

Après un cours théorique et l’approche des règles de sécurité – comment fixer le harnais, comment assurer en toute sécurité son partenaire d’escalade… – le petit groupe part rejoindre les routes les plus faciles. Une demi-journée offre le temps d’en tester quatre ou cinq. L’instructeur les choisit en fonction du niveau des clients. « Certaines personnes apprennent très vite ou ont déjà fait un peu d’escalade dans le passé, explique Sitthisak Tongkeaw, instructeur depuis dix ans pour Tex Rock Climbing. Elles croient avoir oublié, mais ça revient facilement et on passe alors à des voies plus difficiles. »

 

 

Accessible pour tous ?

 

Christelle et Marie, deux touristes canadiennes, en sont à leur troisième jour d’escalade. Tous les matins, elles prennent le bateau depuis Krabi pour rejoindre Railay. « Le logement, la nourriture sont moins chères à Krabi. On est là que pour une courte période et on s’est dit que faire le trajet, c’était ce qu’il y avait de plus simple, malgré les 150 bahts que ça nous coûte pour prendre le bateau », expliquent-elles. Sitthisak Tongkeaw ajoute que beaucoup d’instructeurs font pareil car « tout est beaucoup plus cher ici ».

 

Si les plages de Railay Est et Railay West ont depuis longtemps été prises d’assaut par des hôtels et resorts plus luxueux, Tonsai avait pour sa part conservé une réputation de plage bon marché s’adressant plutôt aux backpackers. Il est encore possible aujourd’hui de trouver une chambre ou un bungalow pour 200-300 bahts dans la jungle, mais c’était le prix moyen pour un bungalow sur la plage il y a encore un an. Depuis six mois, bars et bungalows ont désormais disparu du front de mer, relégués en arrière-plan. A la place, un mur a été construit pour délimiter le terrain de ce qui sera bientôt un nouveau resort luxueux.

 

Des dessins et graffitis expriment le mécontentement des locaux et des voyageurs. « Nous non plus on n’aime pas ce mur, mais on a pas le choix, réagit un insulaire. On ne sait pas combien de temps on va pouvoir rester ici, peut-être qu’un jour on devra vraiment tous partir de Tonsai. »

 

 

Marc, Suisse passionné d’escalade et habitué de Railay depuis 15 ans, a le sentiment qu’« ils ont voulu séparer les riches des pauvres. Il y a comme un contraste entre les amateurs d’escalade, souvent jeunes, souvent des voyageurs à petit budget, et les logements qui sont proposés. Avant, on se retrouvait entre grimpeurs, on s’organisait pour les prochaines ascensions, c’était facile pour rencontrer des personnes de même niveau. »

 

Sitthisak Tongkeaw reste pourtant confiant : « La saison a été bonne, mais il est clair que les choses changent. On reçoit par exemple de plus en plus de touristes chinois, et plus de personnes qui viennent juste grimper une ou deux journées en faisant le trajet depuis Krabi ou Ao Nang. Railay reste un lieu fascinant pour l’escalade, et puis il y a plein d’autres choses à faire ici, du kayak, de la randonnée, profiter de la plage…»

 

Catherine Vanesse

 

En pratique

 

Railay est accessible depuis Chao Fa Pier à Krabi (150 bahts), Ao Nam (100 bahts) et Ao Nang (80 bahts pour Tonsai, 100 bahts pour Railay Beach). Les bateaux partent avec 8 passagers minimum, un nombre plus facile à atteindre entre 8 et 10 heures si vous ne voulez pas attendre trop longtemps ou payer un supplément. Le retour depuis Railay vers Krabi ou Ao Nang se fait vers 17 heures.

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