La Malaisie est prête à négocier avec la Chine sur le différend qui les oppose en mer de Chine méridionale, a rapporté lundi l’agence de presse nationale Bernama, citant le Premier ministre Anwar Ibrahim.

La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, qui est traversée chaque année par un trafic maritime d’une valeur d’environ 3 000 milliards de dollars. La Malaisie, Brunei, les Philippines, Taïwan et le Vietnam ont des revendications qui se chevauchent.

La question a été soulevée lors d’une rencontre entre M. Anwar et le président chinois Xi Jinping en Chine fin mars, car la Malaisie a des projets d’exploration énergétique dans la région, a déclaré M. Anwar, cité par Bernama, lors d’une allocution prononcée lundi au département du premier ministre.

Bernama n’a pas précisé à quel différend ou à quelle zone de la mer de Chine méridionale M. Anwar faisait référence.

“La Chine revendique également cette zone. J’ai dit qu’en tant que petit pays qui a besoin de ressources pétrolières et gazières, nous devons continuer, mais si la condition est qu’il y ait des négociations, alors nous sommes prêts à négocier”, a déclaré M. Anwar.

La Chine revendique environ 90 % de la mer de Chine méridionale au moyen d’une “ligne à neuf tirets” en forme de U figurant sur ses cartes. Cette ligne a été déclarée invalide en 2016 par une décision d’arbitrage international, que Pékin ne reconnaît pas.

Les efforts déployés par d’autres pays d’Asie du Sud-Est pour négocier avec la Chine ou mener conjointement des activités énergétiques n’ont pas abouti.

La compagnie pétrolière nationale malaisienne Petronas exploite plusieurs gisements de pétrole et de gaz en mer de Chine méridionale, dans la zone économique exclusive de 200 milles nautiques.

Ces dernières années, des navires chinois sont passés ou se sont attardés à proximité des installations de Petronas, ce qui a suscité des protestations de la part de la Malaisie.

En 2021, la Malaisie a convoqué l’ambassadeur de Chine pour protester contre l'”empiètement” des navires de Pékin dans ses eaux. En 2020, un autre navire d’exploration chinois a tenu tête pendant un mois à un navire d’exploration pétrolière sous contrat avec Petronas dans la zone économique exclusive de la Malaisie.