Home Asie Asean MALAISIE – POLITIQUE : Un premier ministre faible, mais qui profite de l’État d’urgence

MALAISIE – POLITIQUE : Un premier ministre faible, mais qui profite de l’État d’urgence

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 22/07/2021
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Nous traduisons régulièrement des articles de l’excellent site Asia Sentinel, dont nous publions des extraits. Nous vous recommandons bien sur de consulter la version longue en anglais. Dans ce texte détaillé, le portrait du premier ministre Malaisien Muhyiddin Yassin démontre la capacité de ce dernier à se maintenir au pouvoir. Il avait convaincu le monarque du pays de déclarer l’état d’urgence – le premier en Malaisie depuis les émeutes raciales dévastatrices de 1969.

 

Muhyiddin a déclaré que les pouvoirs d’urgence devaient donner à son gouvernement la stabilité politique et les pouvoirs juridiques nécessaires pour appliquer les stratégies de contrôle du COVID-19. Un pic de contaminations à l’époque avait menacé de faire dérailler ce qui avait été globalement une réponse efficace à la première vague de la pandémie en 2020.

 

Situation désastreuse

 

Depuis lors, la crise du COVID en Malaisie est passée d’inquiétante à désastreuse. Les nouveaux cas quotidiens ont atteint un pic de plus de 13 000 le 15 juillet – pire, sur le papier, par habitant que l’Indonésie voisine (où, il est vrai, les taux de dépistage restent lamentables).

 

L’état d’urgence a toutefois eu les effets politiques souhaités à court terme au cours de ces six mois. La suspension du parlement fédéral en a été un élément essentiel – ce qui est commode pour Muhyiddin, dont le gouvernement est soutenu par des politiciens qui ont fait défection à ses côtés au début de 2020 pour faire tomber le gouvernement Pakatan Harapan de Mahathir Mohamad. Sans mandat électoral propre, et soutenu par une faible majorité parlementaire, Muhyiddin a fait le bonheur des partisans de son parti en distribuant les sièges d’un cabinet pléthorique.

 

Expiration des mesures d’urgence le 1er août

 

Les ordonnances d’urgence devant expirer le 1er août, le temps presse pour Muhyiddin. Début juillet, l’UMNO, l’ancien parti au pouvoir, a officiellement déclaré qu’il ne soutenait plus Muhyiddin. Toutefois, comme un grand nombre de ses députés restent dans son cabinet, le parti est à moitié dedans, à moitié dehors. Les chefs politiques rivaux – dont le leader de l’opposition Anwar Ibrahim et l’ex premier ministre Mahathir Mohamad – attendent la chute de Muhyiddin pour avoir la possibilité de réunir les chiffres nécessaires pour soutenir leur propre candidature au poste de chef du gouvernement.

 

La suspension du Parlement a marqué une pause dans cette impasse. Il reprendra ses travaux pour une séance “spéciale” le 26 juillet, quelques jours seulement avant l’expiration des pouvoirs d’urgence. Selon les experts juridiques, Muhyiddin aura besoin de l’approbation du Parlement pour les proroger, mais il n’est pas certain qu’il ait le nombre nécessaire pour y parvenir.

 

 Remerciements à Michel Prévot

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