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PHILIPPINES – POLITIQUE: Les grands propriétaires, premiers fans du populiste Duterte

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 29/12/2019
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Le New York Times vient de publier une intéressante enquête sur les racines du pouvoir du président populiste Rodrigo Duterte, dont le mandat vient à échéance en 2022. Point fort de cette plongée dans les racines politiques de l’archipel: la connivence entre l’agenda présidentiel et les intérêts des grandes familles de propriétaires terriens, principales bénéficiaires du maintien de l’ordre social existant, alors que les promesses de réforme agraire dominaient la campagne de l’ancien maire de Davao. A lire dans le New York Time dont nous vous recommandons la lecture ici.

 

Nous reproduisons ici un extrait d’un article du New York Times dont nous vous recommandons la lecture

 

Le jour où le tireur a assassiné son mari, Elza Balayo préparait un repas pour ses cinq enfants, un poisson pour accompagner le riz, généralement leur seul déjeuner.

 

Le couple rentrait à pied du marché dans la chaleur de midi avec leur jeune fils quand un coup de feu a percé le silence. Elle a reconnu l’agresseur, elle le dira plus tard à la police. Il dirigeait la plantation de canne à sucre à l’extrémité nord de l’île de Negros, où la famille de son mari vivait et travaillait depuis plus de 70 ans.

 

Elle ne doutait pas pourquoi il avait appuyé sur la détente: punir son mari pour l’audace de chercher à posséder une parcelle de terre.

 

Propriétaire, un enjeu mortel

 

«Il a joué sa vie pour devenir propriétaire de la terre», dit-elle.

 

Pendant des décennies, les dirigeants philippins ont promis d’attaquer une inégalité économique flagrante dans cette ancienne colonie américaine – la domination d’une poignée de familles propriétaires foncières et l’absence de terres pour des dizaines de millions d’agriculteurs qui labourent le sol dans des conditions quasi féodales. Le président actuel, Rodrigo Duterte, a pris ses fonctions il y a plus de trois ans en promettant de libérer les Philippins ruraux de la pauvreté en distribuant des terres aux agriculteurs.

 

Répression sanglante

 

Populaire auprès des masses grâce à sa politique de répression sans merci du trafic de drogue, Rodrigo Duterte a, depuis son élection à la présidence, éludé un combat populiste crucial. Il n’a pas contesté l’emprise monopolistique des propriétaires terriens. Il a plutôt renforcé leur contrôle, renforçant les conditions qui lui ont donné une ouverture pour prendre le pouvoir.

 

Ces conditions sont sévères. Plus de 38% des enfants philippins vivant en milieu rural souffrent d’un retard de développement, même s’ils vivent sur certaines des terres les plus fertiles de la planète. Plus d’une personne sur cinq dans ce pays de 108 millions d’habitants est officiellement pauvre, alors même que l’économie nationale s’est développée rapidement ces dernières années.

 

Naître dans les rangs des pauvres philippins, c’est être condamné à des difficultés perpétuelles. Les propriétaires fonciers dominent les gouvernements locaux, tout en déployant des armées privées pour garder le contrôle.

 

M. Duterte s’est engagé à attaquer cet état de fait. Avec son penchant pour se moquer des opposants et proclamer sa propre intrépidité, il a fait des comparaisons avec le président Trump. Comme les populistes de droite à travers le monde, ses fortunes politiques ont été levées par la rage vers l’établissement…

 

La suite est à lire ici dans le New York Times (en anglais).

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