Les ambassades de Thaïlande à Londres et à Paris ont reçu consigne d’alerter Bangkok lorsque de hauts responsables de l’administration du Royaume acquièrent des appartements dans ces deux capitales européennes. Cette demande, confirmée à Gavroche par le ministère des Affaires étrangères thaïlandais, fait suite à la controverse provoquée par la divulgation de l’appartement londonien possédé par la femme du chef de l’office anti-corruption, Prayat Puangjuma, qui ne l’avait pas déclaré au fisc local.

Paris et Londres sont désormais des destinations sous surveillance pour les hauts fonctionnaires thaïlandais désireux d’y acheter des appartements. «Nous avons reçu consigne d’informer Bangkok si nous apprenons de telles acquisitions» a confirmé à Gavroche un cadre haut placé du ministère des affaires étrangères thaïlandais.

Cette vigilance fait suite à la polémique provoquée par la divulgation des avoirs à l’étranger d’un haut responsable de la lutte contre la corruption en Thaïlande accusé d’avoir dissimulé des millions de dollars d’actifs, dont un appartement haut de gamme à Londres. L’agence France Presse avait publié une longue dépêche sur ce cas en milieu de semaine.

Le secrétaire adjoint de la Commission nationale anti-corruption, Prayat Puangjumpa, a rassemblé plusieurs avoirs non déclarés au nom de son épouse, dont un appartement de 6,9 ​​millions de dollars dans le quartier de Kensington, dans la capitale britannique, a annoncé l’agence.

Informer Bangkok

Selon les informations obtenues par Gavroche, les services économiques des ambassades thaïlandaises à Londres et Paris doivent désormais se tenir mieux informés des acquisitions effectuées par des officiels du Royaume. «Il ne s’agit pas d’espionner nos compatriotes a précisé à Gavroche cette source diplomatique.

Il s’agit de savoir si ces achats ne sont pas le résultat d’activités frauduleuses». Le général Prayuth Chan-Ocha est régulièrement accusé par l’opposition d’avoir fermé les yeux sur les écarts de l’ancien ministre de la défense Prawit Wongsuwan, dont la collection de montres de luxe, d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de bahts, a défrayé la chronique car il n’en a jamais vraiment justifié la provenance.