Lors d’une conférence de presse conjointe tenue le 4 juin, le vice-ministre des Finances, Julapun Amornvivat, et le secrétaire général adjoint du Premier ministre, Suksit Srijomkwan, ont dévoilé les grandes lignes du projet Thailand Entertainment Complex, présenté comme « une métropole d’expériences mondiales » destinée à tous les Thaïlandais.
Si la Thaïlande accueille chaque année des millions de visiteurs, les deux responsables soulignent que les dépenses moyennes par touriste restent en deçà du potentiel du pays. Ils insistent donc sur la nécessité de « créer de nouvelles opportunités » pour attirer une clientèle à plus forte valeur ajoutée.
Le lendemain, au Parlement, Julapun a exposé les détails du projet devant le comité sénatorial chargé d’étudier la création de complexes de divertissement intégrés, prenant en compte les remarques des membres afin de peaufiner la proposition. Il a réaffirmé la détermination du gouvernement à accélérer le processus législatif, indispensable pour concrétiser ces complexes innovants, souvent comparés à ceux de Las Vegas ou de Macao. Selon lui, ce projet représente un levier économique majeur, capable de transformer durablement le paysage touristique et fiscal du pays.
Un développement qui dépasse le simple cadre du jeu
L’ambition dépasse largement la seule création de zones de divertissement. Le complexe intégrera un large éventail d’équipements : parcs à thème, musées, stades couverts, espaces verts, pôles culturels et artisanaux, hôtels de luxe, centres d’innovation, centres commerciaux, salles de concert, palais des congrès, terminaux de croisières, restaurants gastronomiques — et un casino placé sous régulation stricte. Ce vaste ensemble s’inscrit dans une stratégie nationale visant à abolir la notion de « basse saison touristique » en assurant un flux constant de visiteurs tout au long de l’année.
Un modèle inspiré de l’international, avec une touche thaïlandaise
Inspiré des modèles de Singapour, des Émirats arabes unis ou encore du Japon, le projet prévoit un nombre limité de sites de très grande envergure, avec un investissement minimum fixé à 100 milliards de bahts par complexe. L’objectif est clair : attirer les capitaux privés tout en évitant de puiser dans les finances publiques.
Cette vision séduit. Plusieurs investisseurs internationaux du secteur du divertissement auraient déjà manifesté leur intérêt. Le royaume pourrait ainsi se positionner, d’ici cinq à dix ans, comme le troisième marché mondial, derrière Las Vegas et Macao.
Les autorités thaïlandaises avancent une estimation de recettes fiscales annuelles de 39 milliards de bahts (environ 1,2 milliard de dollars). À titre de comparaison, en 2022, le secteur a généré 180 milliards de bahts au Vietnam, 320 milliards en Corée du Sud et 430 milliards à Singapour.
Un impact direct sur le PIB et l’emploi
Les retombées économiques potentielles ne s’arrêtent pas là selon le gouvernement. À terme, le projet pourrait contribuer au PIB national à hauteur de 0,2 à 0,8 % et permettre la création de 9 000 à 15 000 emplois directs. Les projections prévoient également une hausse de la dépense moyenne par visiteur de 22 300 bahts, ainsi qu’une augmentation annuelle du nombre de touristes comprise entre 5 et 20 %.
Un cadre strict
Face aux critiques potentielles liées à la légalisation du jeu, Suksit Srijomkwan a insisté sur le fait que l’accès au casino sera strictement encadré. Seules des personnes dûment autorisées pourront y entrer, selon un modèle de régulation aligné sur les standards internationaux. « Il ne faut pas confondre ce projet avec les jeux d’argent en ligne, qui restent strictement interdits. Nous parlons ici d’infrastructures physiques, d’investissements réels et d’une gouvernance locale renforcée », a-t-il précisé.
Un cadre juridique clair définira les règles : enregistrement des joueurs, systèmes de surveillance, critères d’accès rigoureux, promotion du jeu responsable. Le tout s’accompagnera de mesures de responsabilité sociale : financement de bourses d’études, programmes de prévention et de réinsertion, ainsi que des initiatives RSE locales.
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