Le groupe de télécommunications TRUE a décidé de ne pas renouveler les droits de diffusion de deux compétitions sportives majeures : la Premier League anglaise et la Thai League. Cette décision stratégique vise à alléger ses charges et à limiter les pertes récurrentes de sa branche télévision payante, structurellement déficitaire.
Un choix coûteux en image, mais bénéfique sur le plan comptable
Si cette décision peut nuire à l’image de marque de TRUE, notamment auprès des amateurs de sport, elle devrait générer des économies substantielles. Selon plusieurs analystes, la sortie du segment « sport premium » contribuera positivement au résultat net, en raison d’une baisse significative des coûts de contenu.
Une activité en perte de vitesse
Au premier trimestre 2025, les revenus de la télévision payante de TRUE s’élevaient à 1,525 milliard de bahts, soit environ 4 % du chiffre d’affaires total du groupe. Mais cette activité reste lourdement déficitaire : d’après les données de Business Online, la filiale True Vision Group a enregistré une perte de 1,296 milliard de bahts en 2024, à comparer avec un bénéfice consolidé – hors éléments exceptionnels – de 9,195 milliards pour l’ensemble du groupe.
Les droits sportifs représentent une part importante de ces pertes. Selon le site Sportcal, TRUE déboursait 1,4 milliard de bahts par an pour diffuser la Premier League sur la période 2022-2025. Bien que la direction ait annoncé vouloir réallouer une partie de ces économies à d’autres types de contenus, les analystes s’accordent à dire que l’abandon du sport premium devrait se traduire par un gain net, compte tenu du coût particulièrement élevé des droits.
Un modèle mis à mal par les plateformes de streaming
En 2024, TRUE a consacré 2 milliards de bahts à l’acquisition de droits audiovisuels (films, séries, compétitions sportives), un montant supérieur à celui de concurrents locaux comme ONEE (1,179 milliard) ou BEC (737 millions). Pourtant, ses revenus issus des abonnements et installations sont en forte baisse : de 7,6 milliards de bahts en 2019, ils sont tombés à 4,5 milliards en 2024, sous l’effet de la concurrence accrue des plateformes de streaming internationales.
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