Alors que la pandémie de Covid-19 semble échapper à tout contrôle sur fond d’accusations généralisées de corruption et de favoritisme, le premier ministre thaïlandais Prayut Chan ocha est la cible des manifestations violemment réprimées. L’économie se contracte. La pression est croissante pour le contraindre à démissionner.
Alors que les troubles se concentraient auparavant dans la région dite d’Isan, dans le nord-est rural du pays, avec ses citoyens pauvres alliés à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, la désillusion gagne de plus en plus les classes moyennes et les étudiants de Bangkok, en partie à cause de l’indignation et de la conviction que des membres haut placés de la junte se sont enrichis en distribuant des vaccins chinois, largement considérés comme inefficaces.
Même les médecins sont en colère
“Les gens, et même les médecins, sont maintenant en colère parce qu’ils croient que leurs vies sont mises en danger par des vaccins chinois de mauvaise qualité au lieu de vaccins ARNm, et ils critiquent le gouvernement qui veut promulguer des décrets pour se protéger des accusations légales” estime une source citée par Asia Sentinel
Prayuth “est trop un boulet pour le régime”, a déclaré une autre source. “Je ne sais pas qui le remplacera, mais cette personne devra rendre des comptes au palais”, et à un parterre de factions qui se chamaillent, dont celle dirigée par le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwong, a ajouté la source. Le roi Vajiralongkorn, qui dispose d’un pouvoir énorme malgré le désenchantement croissant à son égard, aura le dernier mot si Prayuth doit être remplacé.
Un handicap pour le palais
“J’ai également entendu les rumeurs et il est possible que le palais le considère comme un handicap”, a déclaré une autre source, compte tenu de l’agitation croissante dans les rues de Bangkok, la police tirant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants de se rapprocher de la résidence de Prayuth. “Je pense néanmoins que Prayuth va s’accrocher. Il reste puissant. Mais son éventuel remplacement viendrait du cercle restreint du palais ou du conseiller privé.”
Il y a également des spéculations selon lesquelles Prayuth, 67 ans, dans une tentative de rester au pouvoir, pourrait dissoudre le parlement avant la fin de l’année et convoquer de nouvelles élections générales, deux ans après les dernières, qui ont été extrêmement controversées.
