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VIETNAM – CRIMINALITÉ: L’enquête du «Parisien» sur les réseaux de passeurs vietnamiens en France et en Europe

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 31/05/2020
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Le quotidien français Le Parisien, dont nous vous recommandons chaudement la lecture, a publié une enquête sur les dessous du réseau de passeurs de migrants responsable de la mort de 39 vietnamiens en octobre 2019. Révélations sur le mode opératoire d’une organisation criminelle basée en France et en Belgique.

 

Nous publions ici un extrait du reportage du Parisien, dont nous vous recommandons chaudement la lecture

 

En octobre 2019, 39 migrants vietnamiens ont été retrouvés morts dans un camion frigorifique dans la zone industrielle de Grays près de Londres. L’origine de cette tragédie ? Un vaste réseau criminel de passeurs de migrants qui vient d’être démantelé cette semaine. Opérant depuis 2018 à partir du Vietnam et à destination du Royaume-Uni, il est directement impliqué dans la mort de 39 Vietnamiens, découverts dans un camion frigorifique à proximité de Londres le 23 octobre dernier. Treize interpellations ont d’abord eu lieu mardi 26 mai dans des villes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Autant à Bruxelles, l’autre base arrière du réseau.

 

Treize interpellations
Côté français, les treize personnes interpellées et placées en garde à vue doivent toutes être déférées ce vendredi 29 mai devant un juge d’instruction en vue d’une mise en examen, notamment pour homicides involontaires et trafic d’être humains en bande organisée. Selon une source proche de l’enquête, une majorité d’entre eux sont des Vietnamiens vivant en France en situation irrégulière. Quelques Français ont également été visés par ce coup de filet.

 

Certains d’entre eux sont soupçonnés d’avoir hébergé ces candidats à l’immigration une nuit, une semaine ou parfois plus longtemps, leur imposant même, dans certains cas, de travailler au noir pour certains commerces, manière de financer leur voyage jusqu’en Angleterre, leur destination finale. Avant d’arriver en région parisienne, ces migrants avaient déjà effectué un long périple en passant par les Balkans puis l’Allemagne. Ils vivaient parfois entassés à dix ou à quinze dans un même appartement francilien, dans l’attente d’un feu vert pour franchir la Manche.

 

Des taxis vers le Nord, puis des camions frigorifiques
D’après l’enquête menée côté français par l’OCRIEST (Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre), les migrants vietnamiens, majeurs et mineurs confondus, étaient ensuite transportés à bord de taxis, dont les chauffeurs étaient des pièces maîtresses du réseau. Certains d’entre eux font partie des treize personnes interpellées en région parisienne. Ces taxis prenaient la direction de Bierne (Nord), à proximité de Dunkerque, point de rendez-vous et de convergence des filières françaises et belges.

 

Ils rejoignaient ainsi une zone industrielle proche des grands axes routiers et montaient à bord de camions frigorifiques, appartenant à une société de transport irlandaise. « Les camions frigorifiques ont la particularité d’être scellés et les chiens peinent à détecter une présence humaine au cours d’une simple inspection, c’est pour cette raison qu’ils étaient prisés par ce réseau », éclaire une source proche du dossier. Restait alors la dernière partie du trajet à effectuer par la route, puis par la mer, généralement depuis le port belge de Zeebruges. Avant de pouvoir enfin fouler le sol britannique.

 

Une garantie de résultat, moyennant 20 000 euros
Ce réseau exigeait le versement d’une somme de 20 000 euros par personne (35 000 euros en comptant la première partie Vietnam-Europe) et offrait, en contrepartie, une garantie de résultat. Un mécanisme assez sophistiqué de compensation était ainsi prévu, censé rembourser la somme en cas d’intervention policière ou de problème imprévu. Mais personne n’avait visiblement anticipé le drame du 22 octobre 2019. Pour une raison inconnue, 39 Vietnamiens (29 hommes, huit femmes et deux mineurs) avaient pris place ce jour-là dans une remorque prévue habituellement pour 15 ou 20 personnes maximum. Aucun n’a survécu. L’ensemble des passagers est décédé d’hypoxie (manque d’oxygène) et d’hyperthermie (augmentation mortelle de la température du corps humain). …

 

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