À mesure que les fouilles avancent, les découvertes se multiplient rapidement. Le 3 juin, les archéologues de l’Autorité nationale Apsara (ANA) ont exhumé une nouvelle statue dans l’étang nord-est du temple de Bayon, au cœur du complexe d’Angkor.
Peu après, la police chargée de la protection du patrimoine a annoncé que la sculpture, taillée dans le grès, représente vraisemblablement Lokesvara à quatre bras, une figure symbolisant la compassion dans le panthéon bouddhique. Cette statue proviendrait directement du temple.
Le même jour, les autorités ont transféré la statue au musée Preah Norodom Sihanouk-Angkor pour la conserver et préparer sa restauration. Phouy Savoeut, directeur par intérim du musée, a précisé que la statue avait été officiellement enregistrée dans les collections du musée. Actuellement, elle est entreposée à l’intérieur en attendant un nettoyage complet, avant d’être exposée au public.
La pièce mesure environ 87 centimètres de haut pour 30 centimètres de large. Cependant, Phouy Savoeut a regretté que la statue soit dépourvue de sa tête et de ses mains.
Cette découverte s’inscrit dans une série de trouvailles récentes. En effet, la veille, les équipes de l’ANA avaient déjà mis au jour trois têtes de démons tirant la corde dans la célèbre scène du barattage de la mer de lait, près de la porte de la Victoire à Angkor Thom. Par ailleurs, elles ont découvert la partie supérieure d’un autre Lokesvara au temple de Ta Nei.
Quelques jours auparavant, le 31 mai, les archéologues avaient exhumé quatre autres têtes de démons à la même porte monumentale.
Ces fouilles jouent un rôle clé dans la reconstitution du patrimoine khmer, largement pillé durant les décennies d’instabilité et de conflits entre les années 1970 et 1990. En effet, des centaines, voire des milliers d’objets, ont été dispersés à l’étranger, souvent au sein de collections privées ou de musées. Heureusement, ces dernières années, un important mouvement de restitution s’est amorcé, permettant le retour de plusieurs centaines de pièces au Cambodge, principalement grâce à la coopération des États-Unis.
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