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ASIE: Face à la Chine, l’Europe a besoin des autres pays d’Asie

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/07/2019
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L’institut belge d’étude des relations internationales Egmont est un observatoire privilégié de l’action de l’Union européenne en matière de diplomatie et de sécurité. Son directeur Sven Biscop vient de livrer une tribune aiguisée sur la nécessité pour l’UE de trouver davantage d’alliés en Asie face à la Chine. L’Asie du sud-est, rempart contre le rouleau compresseur chinois ? Une thèse qui mérite d’être discutée et que Gavroche porte à votre connaissance.

 

Par Sven Biscop

 

L’Europe peut-elle faire plus face à la montée de la Chine que de la regarder arriver et d’espérer le meilleur ?

 

Certains sont tellement alarmés par l’influence croissante de la Chine qu’ils commencent à se préparer à la Troisième Guerre Mondiale. Une stratégie risquée, pour ceux qui se persuadent que la guerre est inévitable.

 

D’autres sont aussi fatalistes, mais se rendent d’avance et organisent la grande vente. Tout est vendu à la Chine, des ports et aéroports aux réseaux électriques, jusqu’au jour où ils réalisent qu’ils ont abandonné leur souveraineté.

 

Et pourtant, une stratégie chinoise nuancée est possible.

 

Pour l’Union européenne, la Chine est à la fois un partenaire de coopération, un partenaire de négociation, un concurrent économique et un rival systémique, selon le problème à traiter – et le comportement de la Chine.

 

Des décisions ont été prises pour traduire ce point de vue en politiques concrètes, à trois niveaux.

 

Renforcer la base européenne

 

Premièrement, l’Union européenne doit renforcer sa base en protégeant son processus de décision contre toute influence de puissances extérieures.

 

Les États membres doivent signaler les investissements étrangers dans des secteurs critiques à la Commission européenne pour avis.

 

La propriété étrangère doit être limitée dans des domaines sensibles.Ceux qui choisissent de ne pas suivre les conseils de la Commission peuvent toutefois continuer à se vendre.

 

Dans l’idéal, ce mécanisme de filtrage devrait s’appliquer aux candidats à l’adhésion à l’UE.

 

Connectivité avec l’Asie

 

Deuxièmement, l’UE a adopté une stratégie visant à promouvoir sa connectivité avec les pays d’Asie. C’est une priorité.

 

L’objectif n’est pas de limiter le commerce et les investissements chinois, car bien entendu, l’UE elle-même entretient des liens économiques étroits avec la Chine.

 

L’objectif est de convaincre les autres pays qu’ils ont tout intérêt à nouer également de profondes relations de commerce et d’investissement avec l’UE et partant, à maintenir une économie ouverte et transparente.

 

Autrement, ils risquent d’être totalement attirés par la Chine (ou, dans certains cas, par la Russie).

 

Pour éviter cela, les accords de libre-échange de l’UE offrent un point d’ancrage à des pays comme le Japon, Singapour, la Corée du Sud et le Viêtnam.

 

L’endiguement

 

Dans certaines régions, il est toutefois nécessaire d’endiguer la présence chinoise. Dans la mer de Chine méridionale, la Chine a déjà créé des bases et stationné des forces sur des îles et des éléments artificiels en dehors de son propre territoire.

 

Pas seulement dans les eaux internationales, mais même dans des zones situées bien à l’intérieur de la souveraineté territoriale d’autres États.

 

Ces bases n’ont peut-être pas été vaincues avec des armes à feu flamboyantes et des drapeaux flottant, mais les dirigeants chinois devraient néanmoins être pleinement conscients du fait qu’ils ont déjà franchi une ligne rouge.

 

Repousser n’est pas la même chose que l’escalade. Une puissance, notamment les États-Unis, peut choisir de réagir à l’expansion de la Chine dans la mer de Chine méridionale en envoyant des navires de la marine dans la région, ainsi qu’en prenant des mesures économiques (…).

 

Il est important de réaliser que cette stratégie européenne est composée de plusieurs pièces d’un même puzzle. Ils doivent être réfléchis et mis en œuvre dans toutes les dimensions de l’action extérieure de l’UE.

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