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ASIE – GÉOPOLITIQUE : Asean et Nouvelle Zélande, un partenariat prometteur

Date de publication : 15/07/2023
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ASEAN Nouvelle zelande

 

Une chronique de Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande.

 

Le 13 juillet 2023, le Secrétariat de l’ASEAN a diffusé la Déclaration conjointe sur la coopération sur les perspectives de l’ASEAN sur l’Indo-Pacifique pour rester ferme au milieu des courants tourbillonnants. Cette déclaration coïncide avec la réunion de l’organisation régionale à Jakarta (Indonésie).

 

Ce document diplomatique commence par rappeler que les États membres de l’ASEAN et la Nouvelle-Zélande se sont réunis à l’occasion de la Conférence post-ministérielle de l’ASEAN à Jakarta, en Indonésie, le 13 juillet 2023.

 

Selon ce document, des progrès importants ont été réalisés dans le renforcement des relations de dialogue ASEAN-Nouvelle-Zélande depuis que la Nouvelle-Zélande est devenue l’un des premiers partenaires de dialogue de l’ASEAN en 1975.

 

Dans le préambule du document, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à renforcer le partenariat stratégique ASEAN-Nouvelle-Zélande dans l’intérêt mutuel, comme indiqué dans la Déclaration de vision conjointe des dirigeants ASEAN-Nouvelle-Zélande de 2020 à l’occasion du 45e anniversaire des relations de dialogue ASEAN-Nouvelle-Zélande : Un héritage de partenariat, un avenir ensemble.

 

Le dispositif de ce document analysé dans cet article indiquera les voies et moyens par lesquels ce partenariat va encore se développer et se diversifier dans un futur proche.

 

Situation actuelle et aspirations futures

 

Une réaffirmation positive réitérée est faite par les deux parties qui ont décidé de soutenir la mise en œuvre de la Déclaration des dirigeants de l’ASEAN sur l’intégration des quatre domaines prioritaires des perspectives de l’ASEAN sur l’Indo-Pacifique au sein des mécanismes dirigés par l’ASEAN, adoptée lors du 40e sommet de l’ASEAN le 11 novembre 2022.

 

Dans le même contexte, les deux parties ont réaffirmé leur aspiration partagée et leur intérêt commun à promouvoir et à maintenir une région indo-pacifique en effet pacifique, prospère et fondée sur des règles, étayée par des mécanismes et des principes clés dirigés par l’ASEAN, notamment la centralité, l’inclusion, l’ouverture et la transparence de l’ASEAN qui complètent le processus de construction communautaire de l’ASEAN.

 

Quant à l’avenir, les deux parties s’efforceront de consolider les institutions régionales et la coopération interrégionale, pour un Indo-Pacifique élargi inclusif et résilient.

 

Une mention spéciale est faite à l’approche unique de la Nouvelle-Zélande en matière de partenariats, qui s’appuie sur les valeurs de la culture autochtone maorie, notamment : la connexion les uns aux autres et à l’environnement naturel (whanaungatanga) ; la gentillesse et la réciprocité de la bonne volonté (manaakitanga) ; travailler pour un bénéfice collectif (mahi tahi et kotahitanga) ; et agir en tant que gardiens du peuple et de la planète (kaitiakitanga).

 

Les deux parties sont déterminées à maintenir l’ASEAN en tant qu’épicentre de la croissance en renforçant la résilience de la région face aux chocs futurs et aux défis émergents, grâce à une coopération renforcée par le biais de mécanismes dirigés par l’ASEAN, y compris  par le soutien à la stabilité financière de la région, à l’architecture sanitaire, à la sécurité alimentaire, ainsi par de efforts pour  atténuer la menace du changement climatique et les développements géopolitiques qui affectent la région.

 

Dans le même temps,  les deux parties  s’engagent à soutenir les objectifs et les principes des perspectives de l’ASEAN sur l’Indo-Pacifique (AOIP), qui fournissent un guide pour l’engagement de l’ASEAN dans les régions élargies de l’Asie-Pacifique et de l’Océan Indien, tout en encourageant les partenaires externes à travailler avec l’ASEAN pour entreprendre une coopération pratique dans les quatre domaines de coopération prioritaires définis dans l’AOIP, à savoir la coopération maritime, la connectivité, les objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030, ainsi que les domaines économiques et autres domaines de coopération possibles sans créer de nouveaux mécanismes.

 

Le document à l’examen rappelle que l’AOIP et l’approche stratégique de la Nouvelle-Zélande pour l’Indo-Pacifique partagent des principes fondamentaux dans la promotion d’une région Indo-Pacifique ouverte, inclusive, stable et prospère, avec l’ASEAN en son centre.

 

Concrètement, les deux parties se sont engagées à renforcer la coopération dans des domaines d’intérêt commun, notamment pour soutenir le plan d’action pour la mise en œuvre du partenariat stratégique ASEAN-Nouvelle-Zélande (2021-2025) et la mise en œuvre de l’AOIP, qui peut inclure, mais ne se limite pas aux domaines suivants :

 

Coopération maritime ; Renforcer la coopération maritime, y compris la coopération en matière de sécurité et de sûreté maritimes ; Respecter le droit international, y compris la Charte des Nations Unies et la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS).

 

Connectivité : renforcer la coopération sur le programme de connectivité de l’ASEAN en participant à la mise en œuvre du plan directeur sur la connectivité de l’ASEAN 2025 et de son document successeur.

 

Renforcer la coopération dans le domaine de l’aviation, notamment par la conclusion rapide d’un accord régional ASEAN-Nouvelle-Zélande sur les services aériens de haute qualité.

 

Soutenir le développement de l’infrastructure durable de l’ASEAN ; Soutenir la coopération sur le réseau des villes intelligentes de l’ASEAN, y compris la possibilité de partenariats avec des villes dans des domaines d’intérêt mutuel ; Améliorer la connectivité interpersonnelle, notamment par le biais de la culture et du tourisme.

 

Concernant les objectifs de développement durable 2030, il est prévu de renforcer la coopération en matière de sécurité alimentaire et de résilience de la chaîne d’approvisionnement ; Faire progresser le développement du capital humain en soutenant la coopération en matière d’éducation, d’autonomisation des femmes, des filles et des jeunes, entre autres ; Accompagner la transition énergétique des territoires, le développement des énergies durables et renouvelables.

 

Une attention particulière est accordée à la coopération en matière d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques, de réduction et de gestion des risques de catastrophe, notamment par l’intermédiaire du Centre de l’ASEAN sur les changements climatiques et du Centre de coordination de l’ASEAN pour l’aide humanitaire en matière de gestion des catastrophes.

 

Un autre domaine d’action consiste à soutenir la réduction de l’écart de développement au sein de l’ASEAN, y compris l’écart émergent résultant de l’impact de la pandémie de COVID-19, et à promouvoir un développement durable et équitable et une croissance inclusive dans toute la communauté de l’ASEAN, notamment par la mise en place de programmes de renforcement des capacités ; soutenir la mise en œuvre de l’Initiative pour le plan de travail d’intégration de l’ASEAN IV (2021-2025) et de son document successeur, ainsi qu’en alignant la croissance sous-régionale sur le développement global de l’ASEAN, tout en reconnaissant la pertinence du développement sous-régional pour l’ASEAN processus d’intégration régionale et de construction communautaire.

 

Une section distincte du document traite de l’économie et d’autres domaines de coopération possibles tels que : le renforcement de l’architecture économique régionale, le plan de travail IV (2021-2025) et son document successeur, ainsi que l’alignement de la croissance sous-régionale sur le développement global de l’ASEAN, tout en reconnaissant la pertinence du développement sous-régional pour le processus d’intégration régionale et de construction communautaire de l’ASEAN.

 

Dans le même cadre, une référence spécifique est faite à la mise en œuvre effective des accords de libre-échange régionaux, y compris l’accord de partenariat économique régional global (RCEP) et l’accord de libre-échange entre l’ASEAN et l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

 

Il est prévu de faire progresser les efforts pour parvenir à une croissance économique régionale et sous-régionale inclusive et durable ; consolider  les capacités des micro, petites et moyennes entreprises, y compris dans le secteur de l’économie créative ; Promouvoir le développement d’une économie numérique inclusive et résiliente ; et Continuer à soutenir le développement de la science et de la technologie.

 

Un paragraphe séparé fait référence à la résolution des problèmes environnementaux en soutenant la coopération sur la gestion de l’eau, la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources marines, y compris  par la lutte contre les débris plastiques marins, entre autres ; Soutenir la transition régionale vers des économies à faibles émissions et résilientes au changement climatique ; Aborder les aspects humanitaires des mines terrestres et des restes explosifs de guerre dans la région et soutenir le travail du Centre régional d’action contre les mines de l’ASEAN pour résoudre ce problème.

 

Les deux parties sont prêtes à coopérer pour lutter contre la criminalité transnationale ; et chercher à engager, le cas échéant, d’autres pays, mécanismes régionaux et sous-régionaux dans les régions de l’Asie-Pacifique et de l’Océan Indien pour travailler avec l’ASEAN sur des domaines spécifiques d’intérêt commun afin de compléter les initiatives pertinentes en utilisant des approches innovantes, interdisciplinaires et complémentaires sur la base des mécanismes pertinents dirigés par l’ASEAN.

 

Enfin, sur le plan diplomatique, les deux parties ont reconnu la force du partenariat ASEAN-Nouvelle-Zélande, la profondeur de l’engagement mutuel envers leurs aspirations communes pour la région et la portée d’un futur partenariat ambitieux, au-delà de l’étape imminente du 50e anniversaire des relations de dialogue ASEAN-Nouvelle-Zélande en 2025.

 

En regardant vers l’avenir et en soulignant leur soutien aux objectifs et aux principes de l’AOIP, les deux parties ont conclu le document en soulignant clairement l’importance et la valeur de leur solide partenariat.

 

Conclusion

 

Un document diplomatique traitant des relations entre l’ASEAN et la Nouvelle-Zélande illustre le fait que la coopération entre les deux parties n’a cessé de s’approfondir et de se diversifier au fil des ans.



L’ASEAN et la Nouvelle-Zélande reconnaissent les avantages mutuels de la collaboration dans divers domaines, notamment le commerce, l’investissement, la sécurité et les échanges entre les peuples. Grâce à un engagement, un dialogue et de nouvelles initiatives de coopération régionale accrus, l’ASEAN et la Nouvelle-Zélande ont réussi à consolider leurs liens économiques, à renforcer leurs relations diplomatiques et à promouvoir la stabilité régionale.

 

Alors que l’ASEAN est prête à jouer un rôle crucial dans la région Asie-Pacifique et que la Nouvelle-Zélande maintient son engagement en faveur de la coopération régionale, le partenariat existant entre les deux régions devrait encore se renforcer dans les années à venir.

 

Ioan Voicu

 

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