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GAVROCHE – ÉDITORIAL : Une France partenaire, mais pour quoi faire ?

Date de publication : 28/08/2023
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Emmanuel Macron conférence des ambassadeurs

 

Emmanuel Macron aime les néologismes ou les mots peu utilisés. La preuve en a été apportée à nouveau lors de la conférence des Ambassadeurs français ce lundi 28 août.

 

Voici venu le concept diplomatique pour 2023 : une France « partenariale de confiance ». Entendez : une République disponible pour conclure des accords à valeur ajoutée mutuelle. Bienvenue aux pays qui souhaitent miser sur la France pour consolider leur puissance militaire, industrielle, scientifique etc…

 

Cette idée de partenariat « de confiance» complète un autre concept souvent évoqué par le président: celui de puissance «d’équilibres». Pas une puissance neutre, mais un pays capable de servir de trait-d’union et d’accompagnateurs des pays émergents, sans rien renier de son appartenance au camp occidental et sans abdiquer  sa fidélité aux valeurs démocratiques.

 

Soit. Mais partenaires pour quoi faire ? Et avec quels atouts pour susciter la confiance, au moment où la puissance de la France est battue en brèche dans son ex pré-carré africain ?

 

Emmanuel Macron a listé à l’Élysée les réussites de la France sur la défense de l’autonomie stratégique européenne. Il a plusieurs fois répété que le pays est la première destination des investissements étrangers en Europe. Un plan France-Export de diplomatie économique est en préparation et sera annoncé cette semaine. Mais quels sont les arguments au long cours ? Comment convaincre d’éventuels partenaires ? Comment rendre ce partenariat équitable compatible avec l’objectif de créer plus d’emplois et de valeur en France ? « C’est un critère qui doit être dans la hiérarchisation des choses. On doit d’abord faire baisser le chômage chez nous » a en effet répété Emmanuel Macron en lançant un nouvel appel aux «forces vives» que sont les diasporas et les binationaux.

 

La volonté  diplomatique ne manque pas. Mais lors de cette conférence des Ambassadeurs 2023 tenue en pleine crise au Niger, Emmanuel Macron a oublié un aspect crucial des relations internationales dans un monde post-colonial et « désoccidentalisé » : le donnant-donnant. Qu’est ce que la France a à offrir, au delà de l’accueil possible de grandes entreprises ? C’est de cette offre diplomatique, militaire, commerciale et géopolitique, comparée à celle des autres pays concurrents, que tout dépend.

 

Permettez à Gavroche, petit Français égaré en Asie du sud-est, de poser une question simple : Et maintenant, on propose quoi pour consolider cette fameuse « confiance » ?

 

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1 COMMENTAIRE

  1. La notion de “puissance d’équilibre” est une invention récente, qui s’analyse comme la mise à jour des bases morales de la Ve République ; elle procède des thèses que le général de Gaulle expose dans ses Mémoires de Guerre, T. III:

    “l’antagonisme russo-américain offre a la France des chances d’action exceptionnelles”;
    “peut-être serait-il possible de ranimer cette solidarité franco-russe qui est dans l’ordre des choses face tant au danger allemand qu’aux velléités hégémoniques anglo-saxonnes”;
    “… souscrire les alliances nécessaires ans accepter jamais aucune espèce de dépendance…”

    M. Macron tente donc laborieusement de mettre à jour les bases morales et politiques de la Ve République.

    M. Macron peine à convaincre, parce que l’URSS n’existe plus, et que du temps même de son existence, non seulement elle n’a jamais sollicité la Ve République d’arbitrer ses relations avec l’Occident, mais, au contraire, elle s’est entendue avec les États-Unis pour l’humilier, à Genève en 1954, à Suez en 1956, et dans le contentieux franco-tunisien suivant le bombardement de Sakhiet en 1958.

    Ou se trouve la “puissance” de la France dans ce contexte? La vérité est que la politique de la France lui est dictée par la nature et par la culture : la France et une nation : 1/ européenne, 2/ occidentale et 3/ atlantique ; mais dire cela équivaut à la condamnation de la Ve République ; tel est bien le sens du discours de M. Macron : un combat d’arrière-garde.

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