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HONG KONG – LIBERTÉ D’EXPRESSION: Reporters sans frontières dénonce la nouvelle loi chinoise sur la sécurité nationale

Journaliste : Rédaction
La source : Gavroche
Date de publication : 23/06/2020
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L’organisation Reporters sans frontières (RSF) estime que la future loi de sécurité nationale imposée par Pékin peut servir de prétexte pour poursuivre des journalistes à Hong Kong, comme c’est déjà le cas ailleurs en Chine. La loi sur la sécurité nationale, imposée par Pékin au mépris flagrant de l’autonomie de Hong Kong, pourrait entrer en vigueur cet été malgré l’indignation générale de l’opinion publique. Dans un sondage publié le 18 juin, l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA) a indiqué que 98% des journalistes s’opposent à la future loi, craignant qu’elle ne soit utilisée contre eux, comme c’est le cas ailleurs en Chine.

 

Selon RSF, la décision, adoptée par le Congrès national du peuple chinois le 28 mai, permettra de réprimer le “terrorisme”, la “sécession”, la “subversion” et l'”ingérence étrangère” dans la région de Hong Kong. Ces quatre crimes, pour lesquels aucune définition officielle n’a encore été fournie, peuvent donner lieu en Chine continentale à des accusations aussi graves que la peine de mort et sont souvent utilisés comme prétexte pour poursuivre des journalistes.

 

“Une telle réglementation donnerait au régime chinois les moyens de harceler et de punir tout journaliste qu’il n’aime pas à Hong Kong avec une apparence de légalité”, déclare Cédric Alviani, chef du bureau Asie de l’Est de RSF. “La grande majorité des 114 journalistes actuellement détenus en Chine sont emprisonnés en raison d’allégations de crimes liés à la sécurité nationale”.

 

Quatre crimes fourre-tout

 

1 – Terrorisme

 

L’interprétation de Pékin de ce crime inclut toute action jugée menaçante pour la sécurité de l’État et l’assimile souvent à d’autres crimes tels que la “mise en danger de la sécurité de l’État”, la “fuite de secrets d’État” et la “trahison”.

 

Au moins sept journalistes sont actuellement détenus pour “fuite de secrets d’État”, dont l’éditeur suédois Gui Minhai, principal actionnaire de la librairie de Hong Kong “Causeway Bay”, qui a été kidnappé en Thaïlande en 2015 et condamné à 10 ans de prison en Chine l’année dernière.

 

Le régime chinois et l’exécutif de Hong Kong qualifiant couramment le mouvement pro-démocratique de terrorisme, les reportages sur les lieux de manifestations pourraient être poursuivis en vertu de la loi sur la sécurité nationale en tant qu’acte de terrorisme. La publication d’informations confidentielles concernant des fonctionnaires de Hong Kong ou de la Chine continentale pourrait tout aussi bien être sanctionnée par le délit de “fuite de secrets d’État”.

 

2 – Sécession

 

Sur le continent, ce crime est souvent confondu avec le “séparatisme” (l’acte de promouvoir ou de préparer la sécession), et s’étend à tout individu ou groupe promouvant des cultures et des langues régionales telles que l’ouïgour et le tibétain.

 

Au moins 70 journalistes sont actuellement détenus pour des motifs liés au séparatisme dans le cadre de la répression de Pékin contre le groupe ethnique ouïgour dans la région autonome du Xinjiang. Le journaliste et universitaire Ilham Tohti, lauréat du prix Václav Havel du Conseil de l’Europe et du prix Sakharov du Parlement européen, a été condamné à la prison à vie pour “séparatisme” en 2014.

 

En vertu de la loi sur la sécurité nationale, tout journaliste écrivant sur l’identité culturelle de Hong Kong ou sur le mouvement indépendantiste pourrait être accusé de “séparatisme”. Il est possible que ces accusations s’appliquent à Victor Mallet, rédacteur en chef de la section Asie du Financial Times, qui a été expulsé de Hong Kong en 2018 pour avoir servi de modérateur lors d’un débat organisé par le «Foreign Correspondents» Club, auquel participait un militant indépendantiste.

 

3 – Subversion

 

Sur le continent, ce crime est souvent confondu avec la “sédition” (l’acte d’inciter la population à se rebeller contre l’autorité de l’État), et est également appelé “se quereller et provoquer des troubles” ou “répandre des rumeurs”.

 

Situation en Chine. Au moins 24 journalistes sont détenus pour “subversion du pouvoir de l’État”, “incitation à la subversion” et “provocation de querelles et de troubles”. Le commentateur politique Wu Gan, qui avait précédemment dénoncé les pratiques de corruption des fonctionnaires, a été condamné à huit ans de prison pour “subversion” en 2017.

 

En vertu de la loi sur la sécurité nationale, les journalistes qui font des reportages sur des événements pro-indépendance ou qui citent des militants pro-indépendance pourraient être accusés de “sédition”. La sanction pourrait s’étendre aux journaux qui publient des articles d’opinion critiquant le gouvernement chinois ou des articles d’investigation concernant les pratiques illégales des fonctionnaires chinois. Les auteurs de Headliner, une émission de télévision satirique récente.

 

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