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INDOCHINE – ÉCRIVAIN : Édouard de Keyser un auteur fécond

Journaliste : François Doré
La source : Gavroche
Date de publication : 25/03/2021
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« Que lisait-on sur le Siam ? Des récits de voyage, plats et monotones ; des descriptions de wats, convenant tout au plus à Baedeker ; les dénigrements à succès de Paul Morand, empreints de cette hauteur occidentale que l’analyse avère tellement grotesque…». Vous n’y allez pas par quatre chemins, M. de Keyser, quand vous parlez de vos confrères écrivains !

 

Les rares éléments de biographie que nous possédons sur Édouard de Keyser nous indiquent une naissance à Ypres en 1883 et un décès à Nice en 1974. A part cela, rien.

 

Et pourtant, cet auteur prodigieusement fécond a laissé à la postérité près de quatre-vingts titres, romans d’amour ou d’aventures, écrits soit sous son nom de plume, soit sous son vrai nom : Edmond Romazières. Le roman siamois, La Rose de Xieng Maï, a été publié en 1932 aux éditions de la Nouvelle Revue Critique. L’intérêt principal de ce texte est de faire revivre le Bangkok des années 30.

 

Monsieur Thaumier, directeur de la banque d’Indo-Chine au Siam, habite avec sa famille une spacieuse maison coloniale sur Silom Road au milieu d’un jardin. « Devant la haie, coulait un large canal, un klong, sur lequel des feuilles et des épluchures de fruits voguaient sans hâte vers leur destin. De temps à autre, passait un sampan, écrasé sous son appontement cylindrique, ou une barque aux extrémités aplaties, qu’un Siamois menait, debout, comme un gondolier »… Évidemment, le spectacle d’aujourd’hui n’est plus tout à fait le même !

 

La jeune fille de la maison, Nicole, passe ses soirées à rêver sur le balcon à son prochain mariage avec Hubert Landelle, jeune homme promis au bel avenir professionnel de directeur de la société Le Froid, la plus grande société d’installations frigorifiques de l’Extrême-Orient. Hélas, le beau rêve va s’écrouler le jour où va disparaître du coffre-fort du jeune homme, une grosse somme d’argent qui lui avait été confiée. Nicole, passant outre le déshonneur, va courageusement tout faire pour prouver l’innocence d’Hubert, au cours d’un long voyage qui l’emmènera jusque dans les forêts de teck de la région de Chiang Saen…

 

Le deuxième roman indochinois, L’Or et l’Opium est, lui, publié en 1946 chez Dumas. Quand trois jeunes et jolies filles rencontrent trois jeunes et beaux garçons sur un paquebot qui se dirige vers l’Indochine, le reste de l’histoire semble aller de soi. Eh bien non ! Tout va se gâter pour nos six héros, pris dans la tourmente d’une sordide querelle entre les partisans d’une suppression du commerce mondial de l’opium et ceux qui y sont opposés. Un tourisme de carte postale qui se terminera, hélas, tragiquement au pied d’Angkor Wat par un crime et nos trois jolies jeunes filles dévoileront alors leurs vraies natures, pas si naïves que cela…

 

FRANÇOIS DORÉ
Librairie du Siam et des Colonies
librairiedusiam@cgsiam.com

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