L’économie indonésienne s’est contractée pour la première fois en plus de 20 ans au cours du deuxième trimestre, les efforts déployés pour contenir le coronavirus ayant porté un coup à la demande des consommateurs et à l’activité commerciale de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est. Le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 5,32 %, soit plus que prévu, entre avril et juin par rapport à l’année précédente, selon les données de Statistics Indonesia, la première contraction de l’économie de l’archipel depuis 1999.
Fin 2020, l’économie devrait avoir reculé de 4,61 % du produit intérieur brut, après avoir progressé de 2,97 % en glissement annuel au cours du premier trimestre. Par rapport au trimestre de janvier-mars, l’économie s’est contractée de 4,19 % sur une base non corrigée des variations saisonnières.
Les données montrent un effet généralisé des retombées de la pandémie, les ménages réduisant leurs dépenses et les entreprises retardant leurs investissements, tandis que les exportations ont également été touchées par la baisse de la demande mondiale et des prix des matières premières.
Cicatrices à long terme
Les actions indonésiennes affichent toutes des pertes sérieuses, l’indice boursier de référence ayant chuté de près de 0,3 % après la publication des chiffres économiques, tandis que la monnaie de la rupiah est restée inchangée par rapport au dollar américain.
L’Indonésie a enregistré 1.815 nouvelles infections par des coronavirus mercredi 5 aout, ce qui porte le nombre total de cas dans le pays à 116.871, selon les données du ministère de la santé du pays. Il y a eu 64 décès supplémentaires, ce qui porte le nombre total de décès à 5.452, selon les données.
Monétisation de la dette
La banque centrale et le gouvernement indonésien ont dévoilé au début du mois un plan de monétisation de la dette de 40 milliards de dollars, la Banque d’Indonésie s’engageant à acheter 28 milliards de dollars d’obligations d’État tout en renonçant au paiement des intérêts.
La banque centrale a également réduit ses taux d’intérêt directeurs quatre fois cette année, d’un point de pourcentage au total, pour atteindre son plus bas niveau depuis au moins 2016, date à laquelle elle a adopté ce taux comme référence, afin de soutenir la croissance.
Mais les analystes critiquent la mise en œuvre par le gouvernement de ses mesures de relance budgétaire.
“Malgré le déploiement d’un paquet fiscal substantiel de 695 000 milliards de roupies indonésiennes (48 milliards de dollars), environ 20 % seulement du budget a été déboursé au cours du trimestre, ce qui a obligé le président [Joko Widodo] à demander aux autorités d’accélérer les déboursements au cours du troisième trimestre pour soutenir l’économie”, a déclaré la banque néerlandaise ING.
Elle a ajouté que les perspectives de l’économie du pays restent sombres.
“Les mesures de confinement partiel mises en œuvre en avril restent en place jusqu’au 13 août, car les nouvelles infections quotidiennes par Covid-19 restent élevées”, a ajouté ING. “Nous prévoyons que l’économie se contractera également de 5,1% au troisième trimestre, avec des pressions sur les autorités budgétaires et monétaires indonésiennes pour qu’elles fournissent davantage de stimulants afin de soutenir la dynamique de croissance qui s’essouffle”.
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