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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Le soft-power du Royaume est-il « amazing » ?

Date de publication : 23/12/2023
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Tuk Tuk soft power Thaïlande

 

Une chronique (pour la fin de l’année) de Patrick Chesneau.

 

Pour aider la Thaïlande à rayonner dans le monde entier, une suggestion serait d’intégrer dans le patrimoine universel, et pourquoi pas intergalactique, sous l’égide de l’UNESCO, quelques morceaux choisis dans la partition constamment égrenée de la “thainess” (l’identité thaïe). Ces ajouts viendraient enrichir la litanie déjà prestigieuse des fleurons du “soft power”, concept aux contours très extensibles, brandi comme un talisman par les autorités. Comment valoriser la destination Thaïlande ? Quelles armes déployer pour la rendre toujours plus attractive ? Dans cette optique, le célébrissime dessert mangue-riz gluant-lait de coco est régulièrement placé en exergue. Et, tout récemment, Songkran, le nouvel an thaï ponctué de batailles d’eau homériques, a reçu l’onction de l’UNESCO.

 

Les ablutions à coups de pistolets en plastique enfin reconnues mondialement comme une contribution majeure au génie humain.

 

Dans la foulée, voici un échantillon de propositions. Liste naturellement non exhaustive…

 

1) Les vendeuses de som tam (salade de papaye verte très pimentée parsemée de petites crevettes qui croustillent sous la dent). Occasion, pendant la préparation, notamment l’incontournable séquence du pilon dans la calebasse, de rencontrer de jolies secrétaires qui viennent s’acheter de quoi se sustenter à la pause déjeuner.

 

2) Les kanom Krok, douceurs à base de pâte de noix de coco. Fondantes en bouche. Procurant une sensation d’extase. A savourer à deux. Ce dessert que l’on peut considérer comme un pur délice aide à comprendre ce que veut dire l’expression… “et plus si affinités”.

 

3) La bière Leo. Consigne cardinale : Au goulot ! Concerne avant tout les gosiers frappés de plein fouet par une gravissime sécheresse des papilles. Phénomène récurrent qui se résorbe très vite en quelques gorgées et rasades, repérables ensuite à la fine pellicule de mousse onctueuse qu’elles laissent négligemment derrière elles à la commissure des lèvres.

 

4) Les smoothies, par exemple à l’ananas. Demandez “sapparot pan”. Un breuvage bourré de vitamines qui galvanise et met en joie.

 

5) Les motosai moto taxis en gilets orange. Gymkhana garanti dans le magma automobile. Préférablement vers 16-17 heures. Un peu de sensations fortes à défaut des balades à dos d’éléphants qu’il faut impérativement proscrire.

 

6) Les tuk tuk. Les tricycles motorisés à nacelle sont pourvoyeurs d’émotions intenses. Une fois coincé dans l’habitacle pourtant ouvert à tous les vents, vue imprenable sur les pots d’échappement du voisinage immédiat. Étrange symphonie sur macadam. Pétaradant à tue-tête, les drôles d’engins à la calandre goguenarde foncent tête baissée dans les grandes artères qui perforent Bangkok de part en part. Sono explosée. A chaque trajet, se joue la suite du salaire de la peur. Tribulations brinquebalantes dans la ville tentaculaire. Frissons en cascade. Voilà l’imagerie traditionnelle attachée à ce mode de locomotion pittoresque. Les tuk tuk symbolisent un sentimentalisme un peu désuet en même temps qu’ils incarnent une arnaque très aboutie. Les chauffeurs font mine de ne jamais rien comprendre au plan que leur fourrent sous le nez les hordes de touristes occidentaux à la mine enfarinée. Résultat, l’armada vrombissante de ces drôles de carrosserie les dépose en terre inconnue. Aucun point de repère. Qui plus est, à un tarif exorbitant comme pour les récompenser de leur crédulité. Qu’à cela ne tienne, il faut immortaliser la scène en une dégelée de réels et de selfies. Ainsi se perpétue la légende du tuk tuk thaïlandais.

 

7) Les 7 Eleven et leurs “soi dogs” affalés devant l’entrée. La clim poussée à fond est un excellent moyen de lutter 24H/24, 367 jours/an contre le réchauffement de la planète.

 

8) Les marchés de nuit: des fleurs aux oiseaux de compagnie en passant par des cordillères de fruits particulièrement escarpées, les étals regorgent. Fragrances et couleurs à profusion.

 

9) Les bar girls, véritable institution emblématique de la culture vivante. Elles sont la pierre angulaire du dialogue entre toutes les civilisations terriennes. Préparent le terrain du vivre ensemble par de savants exercices de doigté appliqué. En fait, il s’agit de tout ce qui illustre leur légendaire virtuosité tactile. Mention spéciale à l’inoubliable velouté de baisers fait maison. Ils éclosent comme autant d’orchidées dans la rosée du matin. Le tout agrémenté de caresses profilées sur mesure pour les épidermes en surchauffe. Cette saga pourrait s’intituler “Râles et pâmoison”.

 

Génial le soft power !

 

ET bonnes fêtes de fin d’année 2023 !

 

Patrick Chesneau

 

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