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THAÏLANDE – FRANCE : Le conseiller consulaire Claude Bauchet dissèque la crise de la CFE

Date de publication : 31/05/2023
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La Caisse des Français de l’étranger est une préoccupation de taille pour de nombreux ressortissants français en Thaïlande. Claude Bauchet, conseiller consulaire, s’est penché sur cette question. Il donne les détails dans la dernière livraison de sa newsletter que nous reproduisons.

 

Éventuel glissement de la Thaïlande de la zone 2 à la zone 3

 

Le premier sujet que nous souhaitons aborder compte tenu de nombreuses réactions d’affolement des adhérents de la CFE de notre pays d’accueil, porte sur le questionnement que vous évoquez d’un éventuel glissement de la Thaïlande de la zone 2 à la zone 3. Il est vrai que ceux qui se déchaînent actuellement sur certains réseaux ne prennent pas la peine de préciser que rien n’est acté et ils en profitent déjà pour suggérer à nos compatriotes de trouver d’autres options d’assurance. Mais le mal est fait et la perte de confiance en la CFE se diffuse et s’instaure. Si l’on se réfère au tableau des garanties 2023 une telle évolution aboutira manifestement à une baisse des taux de remboursement (par exemple le remboursement des frais d’hospitalisation hors tiers payant passe de 50 % à 42% et celui de la pharmacie de 65% à 55 %). De plus compte tenu qu’à ce jour aucun pays de la zone 3 ne bénéficie du tiers payant, nous sommes tous en droit de nous interroger sur le devenir du tiers payant en Thaïlande. Vous évoquez l’augmentation constatée des coûts moyens de santé en Thaïlande. Mais celle-ci aurait pu être sérieusement limitée si nos suggestions de mise en place d’un réseau hospitalier ne favorisant pas les établissements les plus onéreux avaient été entendues par l’assistant local de la CFE.

 

Quelles sont ces dépenses hospitalières en Thaïlande comparées aux autres pays ? 

 

Pourquoi ne voulez-vous pas prendre en compte la liste de 150 hôpitaux privés qui vous a été communiquée et qui devrait réduire vos montants de remboursements de plus de la moitié ?

 

Comment se répartissent ces coûts entre les frais hospitaliers, les frais de pharmacie et autres prestations ?

 

A quelle date cette étude vous sera-t-elle remise ? A quel conseil d’administration les éventuels changements de zone pour certains pays seront ils examinés puis proposés à votre autorité de tutelle ?

 

D’après de nombreux témoignages et nos propres expériences nous vous mettons aussi également en garde sur le fait que le passage souvent quasi-obligé par la pharmacie de la plupart des hôpitaux que vous avez sélectionnés accroit de 200 à 300 % vos coûts de remboursement alors qu’il est possible de s’adresser à des pharmacies qui pratiquent des tarifs nettement plus réduits.

 

Nous nous permettons également de revenir sur le terme utilisé dans votre réponse sur ce sujet brûlant “une étude actuarielle est en cours”. Si on se réfère au sens réel des mots il s’agit bien en fait d’une étude portant sur “la réalisation, l’évaluation et la cotation des risques économiques, financiers, assurantiels et sociaux dans un objectif de maîtrise des grands équilibres économiques et financiers de l’entreprise.” (cf site linternaute.fr). Cette étude ne se résume donc pas à l’aspect financier mais, il nous semble, englobe également les aspects sociaux de notre situation. Pouvez-vous nous éclaircir sur ce point ?

 

Quels sont les acteurs les mieux placés pour renseigner cette étude sur les difficultés et la réalité d’accès aux soins des Français de Thaïlande ?
Qui est le mieux en capacité de comprendre l’assuré en maladie à longue durée qui connaît déjà des problèmes pour financer ses soins non remboursés à 100% (sauf les médicaments) contrairement aux assurés en France ?

 

Qui connaît les cas de personnes qui ne peuvent pas se faire hospitaliser dans un système où le reste à charge est dissuasif ?

 

Tout le monde connaît la réponse… alors permettez-nous ces quelques questions supplémentaires ; qui est en charge de cette étude ? Les personnes en question sont-elles mandatées pour rencontrer les acteurs de terrain (associations, élus, service social de l’Ambassade, professionnels du milieu médical…) ? A quelle date cette étude vous sera-t-elle remise ?

 

En tout état de cause nous demandons au Conseil d’Administration dont la grande majorité des membres sont des élus ou des représentants d’associations des Français de l’étranger d’exiger de sa direction une transparence réelle sur les résultats d’études en cours et de surseoir à toute décision de passage de la Thaïlande en zone 3.

 

B) Renouvellement du marché pour les prestations d’assistance

 

Abordons maintenant votre réponse concernant notre souhait majeur de recherche d’hôpitaux moins onéreux, du secteur privé comme du secteur public, de bonne qualité de soins et proposant leurs services dans toutes les régions de notre pays d’accueil. Son corollaire porte bien sûr sur ces obligations à l’inscrire dans le cadre du renouvellement du marché pour les prestations d’assistance actuellement confiées pour la THAÏLANDE à la branche VYV-IA de la mutuelle VYV. Nous notons avec satisfaction que nos préconisations sont bien à l’étude tout en pointant du doigt l’incertitude qu’engendre votre précision sur les limites que pourraient imposer certaines contraintes administratives. Merci de nous avertir du jour de la publication de cet appel d’offre public. Nous nous tenons à votre disposition et à celle de tous les membres de votre Conseil d’Administration pour apporter toutes précisions utiles en amont de vos décisions. Nous sommes également tout disponibles pour apporter toute aide utile à la CFE et à l’assistant qui sera choisi (quel qu’il soit) pour coopérer à toutes les études de terrain nécessaires à la mise en application de cette recherche de nouveaux établissements hospitaliers.

 

C) L’abandon de l’expérience de tiers payant à 100 %

 

Plusieurs élus et associations ont alerté la Caisse du manque évident d’intérêt porté à cet essai par l’assistant actuel compte tenu des restrictions apportées. En effet l’assistant avait semble-t-il, seul, le pouvoir de juger des patients auxquels il pouvait proposer une hospitalisation avec un tiers payant à 100%. Cette expérimentation a été menée dans la plus grande discrétion de manière à ce qu’un minimum de personnes soient concernées ! Le rapport de l’Assistant affirmant sans ambages que tous les assurés refusent les hôpitaux moins chers est proprement scandaleux et confirme que cet organisme n’a pour le moment qu’une connaissance très limitée de la réalité sociale et sanitaire de nos concitoyens résidant en Thaïlande ! Le nombre croissant de catégories aidées enregistré à notre Consulat depuis le début de l’année 2022 démontre si nécessaire la condition sociale d’une partie de notre communauté qui n’a pas les moyens financiers de souscrire à des mutuelles ou assurances privées complémentaires. De plus, nous savons tous pertinemment que les personnes en ALD (affection longue durée) ne sont que très rarement prisent en charge par les assurances privées.

 

Cette expérience ratée renforce notre conviction sur la nécessité urgente requise pour l’Assistant à se doter (directement ou en partenariat) des capacités d’une structure locale suffisamment performante. Cette structure devra à la fois négocier les meilleurs services en rapport qualité/prix, élargir les offres d’établissements et accompagner aux mieux les assurés dans leur parcours. Pour nous c’est une étape nécessaire avant la mise en place d’un tiers payant plus favorable de 90 % voire 100 % dans les établissements hospitaliers pratiquant des tarifs adaptés à cette mesure.

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