La région autonome spéciale de Hong Kong est en train de payer un très lourd tribut économiques aux manifestations qui perturbent le territoire depuis plus de trois mois. Premiers touchés: les secteurs financiers et touristiques. Le nombre de visiteurs en provenance du continent a nettement chuté, avertissent plusieurs rapports récents. Attention toutefois: dramatiser l’enjeu économique est aussi un moyen, pour Pékin, de décourager la mobilisation de la jeunesse et des classes moyennes excédées par l’attitude du gouvernement de Carrie Lam.

Le chiffre est difficile à vérifier. Mais selon les autorités de Hong Kong, au moins 200 restaurants ont fermé la porte en raison des manifestations qui se poursuivent depuis trois mois sur le territoire. « C’est la catastrophe » affirmait ces jours-ci dans le South China Morning Post un responsable du département du tourisme.

Plusieurs autres données confirment la récession économique à venir pour ce dragon aujourd’hui sérieusement enrhumé: les arrivées de touristes à Hong Kong ont chuté de 40% en août sur un an, du jamais-vu; les ventes de détails ont enregistré une chute de 23% et le chiffre d’affaires du grand centre commercial de Causeway Bay aurait été diminué de moitié par rapport à 2018 à la même époque. Résultat: Hong Kong est confronté à la première récession depuis la crise financière de 2008, avec un recul de 0,4% de son PIB au deuxième trimestre 2019.

Ces informations alarmistes ont bien sûr un aspect politique. Le fait de les propager vise à inciter les Hongkongais à abandonner leur lutte pour desserrer l’étreinte politique de la Chine sur sa région autonome spéciale. Les experts font aussi remarquer que, parallèlement, les autorités de Pékin accélèrent les grands travaux de la mégapole voisine de Zhuhai, près de Macao, pour offrir aux entreprises internationales et chinoises une alternative à Hong Kong la « rebelle ».