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THAÏLANDE – CAMBODGE : Derrière la démission d’un ministre Thaïlandais, un scandale régional de corruption

Date de publication : 24/10/2025
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Vorapak Tanyawong

 

Vice-ministre des Finances thaïlandais, Vorapak Tanyawong, a annoncé sa démission, faisant suite à des allégations le liant, lui et son épouse, à une opération d’escroquerie transnationale basée au Cambodge. Cette décision intervient dans le sillage de sanctions imposées la semaine dernière par les gouvernements américain et britannique contre un vaste réseau d’escroquerie présumé dans la région.

 

Ancien dirigeant de la Krungthai Bank et membre du gouvernement du Premier ministre Anutin Charnvirakul, M. Vorapak a été mis en cause par la newsletter d’investigation Whale Hunting. Selon un rapport publié mardi par cette publication, l’épouse du Vice-ministre aurait reçu trois millions de dollars en cryptomonnaie d’un réseau criminel sino-cambodgien. Ironiquement, M. Vorapak avait été chargé d’enquêter sur ces mêmes réseaux en tant que membre d’un comité gouvernemental spécial anti-escroquerie. L’allégation reposerait sur des documents d’entreprise singapouriens signés.

 

Lors d’une conférence de presse, Vorapak Tanyawong a catégoriquement nié toute connexion avec les gangs d’escrocs, mais a déclaré qu’il se retirait pour préserver le gouvernement de toute distraction. « Je démissionne pour permettre au gouvernement de continuer à diriger le pays sans entraver ses fonctions », a-t-il affirmé. Il a ajouté qu’il était innocent et qu’il engagerait des poursuites judiciaires contre ceux qui propagent de fausses informations, soulignant qu’il avait besoin de temps pour cette bataille juridique sans qu’elle n’interfère avec son rôle au ministère des Finances.

 

Analyse : Les clés de l’affaire

 

De quoi parle-t-on ?

 

Il s’agit d’une affaire présumée de blanchiment d’argent et de corruption. Les fonds en question proviendraient de vastes réseaux de cyberfraude opérant depuis le Cambodge. Ces réseaux, souvent installés dans des complexes d’arnaque, exploiteraient des dizaines de milliers de victimes de la traite des êtres humains, contraintes de travailler comme escrocs dans des conditions assimilables à l’esclavage moderne. Ces activités criminelles régionales ont récemment conduit les États-Unis et le Royaume-Uni à imposer d’importantes sanctions.

 

Qui est concerné ?

 

Vorapak Tanyawong — Vice-ministre thaïlandais des Finances récemment démissionnaire, il est accusé d’entretenir des liens indirects, par l’intermédiaire de son épouse, avec des réseaux criminels qu’il était censé combattre.

 

Son épouse — Elle aurait reçu près de 3 millions de dollars en cryptomonnaie d’un réseau sino-cambodgien impliqué dans des activités illégales transfrontalières.

 

Le Prince Holding Group et son président, Chen Zhi — Ce puissant conglomérat cambodgien, déjà sanctionné par les États-Unis et le Royaume-Uni, est soupçonné d’occuper une place centrale dans l’empire régional de la cyberfraude.

 

Autres personnalités thaïlandaises et cambodgiennes — Le couple Vorapak n’est pas un cas isolé. D’autres responsables politiques et hommes d’affaires sont visés par des enquêtes pour leurs liens présumés avec ces réseaux. Des mandats d’arrêt et des gels d’actifs ont notamment été émis contre plusieurs magnats cambodgiens, dont Kok An et Ly Yong Phat, proches de l’ancien Premier ministre Hun Sen, dans des affaires connexes.

 

Quelle est l’ampleur de l’escroquerie ?

 

L’action des États-Unis et du Royaume-Uni a ciblé 146 individus et entités. Les procureurs fédéraux américains ont accusé le président du Prince Group de diriger un « empire de cyberfraude » à l’échelle régionale, impliquant la construction et la gestion de complexes d’escroquerie basés sur la traite des êtres humains et l’esclavage moderne. Le Royaume-Uni a notamment gelé des propriétés londoniennes d’une valeur de plus de 100 millions de livres sterling (134 millions de dollars) liées au Prince Group, illustrant la portée financière internationale du réseau.

 

Le contexte régional des sanctions

 

Cette démission est perçue comme l’une des conséquences directes des mesures conjointes, inédites par leur ampleur, prises par les États-Unis et le Royaume-Uni pour démanteler les réseaux d’escroquerie liés au Prince Holding Group, basé au Cambodge. Le Département du Trésor américain a notamment sanctionné 146 individus et entités associés au conglomérat, dont son président Chen Zhi, pour leur implication présumée dans des activités de cyberfraude, de traite des êtres humains et de blanchiment d’argent.

 

Le scandale met en lumière l’ampleur tentaculaire de l’industrie de l’escroquerie en ligne en Asie du Sud-Est, où des dizaines de milliers de victimes sont acheminées — ou victimes de traite — vers des centres de fraude situés en Birmanie et au Cambodge. Si peu de ces installations se trouvent sur le sol thaïlandais, le pays joue néanmoins un rôle clé en tant que plaque tournante physique et financière, notamment dans les zones frontalières avec ses voisins.

 

Alors que les accusations de blanchiment d’argent visant M. Vorapak et d’autres responsables politiques thaïlandais se multiplient, le gouvernement d’Anutin Charnvirakul a promis de renforcer sa lutte contre les escroqueries, en coopération avec les États-Unis. Reste à savoir si la volonté politique de « nettoyer sa propre maison » sera aussi résolue que celle déployée pour traquer les malfaiteurs opérant de l’autre côté de la frontière cambodgienne.

 

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