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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Cinq personnes sur un deux roues, version siamoise

Date de publication : 03/07/2023
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Thaïlande moto

 

Vous pensez qu’une moto est faite pour une ou deux personnes ? Vous n’avez donc jamais regardé autour de vous en Thaïlande écrit notre chroniqueur Patrick Chesneau.

 

Cinq personnes sur un deux roues, norme courante en Thaïlande. Pour cause de budget étriqué, les familles modestes se déplacent soudées comme les doigts de la main. Version locale du regroupement familial. Aller à l’école, au marché faire ses courses, au temple…tout se fait en configuration tandem augmenté. Peu importe le confort, c’est forcément plus pratique et nettement moins onéreux. Malgré un déluge de pubs alléchantes à la télé, acheter un pick-up vitres teintées n’est pas à portée immédiate de toutes les bourses. Quand les enfants sont grands, l’alternative se résume tout aussi aisément : une moto pour cinq ou chacun la sienne, façon de dire cinq motos pour tous.

 

Le mode d’emploi adopté par sagesse pécuniaire est donc de s’agglutiner en banc de sardines sur selle pour mieux compresser les coûts supposément incompressibles du foyer. Au premier titre de ces dépenses contraintes, bien sûr le transport au même titre que la nourriture.

 

Vroom vroom sur les chaussées du Royaume. Voilà qui pourrait sembler pittoresque. La photo suffit à illustrer ce genre de tranche de vie ambulatoire. Pluri-générations. A la grappe rigolarde que l’on voit ici, ne manque plus que le dernier bambin dans les bras de la maman au talent reconnu d’équilibriste + le biberon à tétine japonaise, le chien format chihuahua, le chat siamois, le singe cueilleur de noix de cocos, et le bébé-buffle qu’il faut transporter d’une rizière à l’autre. Dès que le père au maintien débonnaire pourra s’acheter une motosai (une moto) d’une plus imposante cylindrée, il pourra greffer à sa bécane une nacelle ou une remorque, histoire d’augmenter la surface utile dédiée aux tribulations du quotidien. A cette condition d’agrandissement, un éléphant en bas âge pourra également se joindre à la ribambelle. Ce qui ajoutera au bonheur du bébé pachyderme d’aller dénicher des bambous frais dans le premier carré de jungle rencontré en chemin. En attendant un train de vie un peu plus fastueux, le tableau illustre avec réalisme un aspect essentiel de la vie ordinaire en Thaïlande. C’est aussi une allégorie de la famille vue comme un pack invincible. Pas de casque…même pas peur. Le plus extraordinaire est que personne n’a le nez collé sur son téléphone comme le font 95% des Thaïs dans les transports en commun. Les parents, trois enfants, une modeste motocyclette…Sur une telle scène, on pourrait jeter un regard de commisération. D’apitoiement. Au mieux attendri. A tort. La rançon de cet entassement à califourchon n’est rien moins qu’une joie souveraine. Quand papa met les gaz, le bonheur familial est surmultiplié.

 

Patrick Chesneau

 

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2 Commentaires

  1. C’est surtout un manque flagrant du respect des règles élémentaires de conduites… Un feu rouge, c’est juste un lampadaire qui décore ou sert selon leur raisonnement qu’aux voitures…

    Par contre dire “personne n’a le nez collé sur son téléphone”, pas d’accord du tout… même à moto, ça décolle pas, y compris le conducteur…

  2. C’est navrant. On aimerait voir en Thailande des petites voitures telles que Renault en fait en Inde (“Renault kwid”).

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