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THAILANDE – POLLUTION: Ce qui n’a pas marché à Bangkok contre les particules fines

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 06/02/2019
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Les deux dernières semaines écoulées ont démontré l’incapacité du gouvernement thaïlandais à trouver des solutions adéquates contre la pollution atmosphérique. Cette situation n’est pas surprenante. Contre un taux aussi élevé de particules fines dans l’air, peu de mesures sont satisfaisantes, sauf l’arrêt de la production industrielle et des chantiers, et des mesures d’interdiction de tout ou partie du trafic automobile. Gavroche redit ici ce qui n’a pas marché contre la pollution, malgré les annonces…

 

L’appel à l’aide lancé le 31 janvier par le gouverneur de Bangkok face à la pollution ne fait que rappeler une évidence: un tel niveau de toxicité dans l’air ne peut pas s’évaporer sans une action drastique pour limiter les émissions de particules fines.

 

Quelles ont été les tentatives des autorités et pourquoi ont-elles échoué ?

 

Petit rappel…

 

La solution des drones

 

L’idée avancée par les autorités tient de la science fiction: équiper un drone d’une solution destinée à provoquer une pluie artificielle pour « laver » le ciel pollué de Bangkok et faire retomber à terre les particules fines PM 2,5 contenues dans l’atmosphère.

 

Problème: rien ne démontre qu’une telle opération puisse venir à bout des émissions polluantes.

 

L’efficacité supposée des drones est contestée par de nombreux scientifiques.

 

Certains font même remarquer qu’une telle option pose encore plus de dangers sanitaires, en particulier pour les enfants en bas âge, car les particules se retrouveraient dans les aliments vendus sur les trottoirs, etc….

 

Personne n’a en tout cas prouvé scientifiquement le bien-fondé de cette mesure.

 

Le port des masques

 

Ces masques rassurent, mais la nature même de la pollution, et la spécificité de ces particules fines font que ce type de protection corporelle n’est guère efficace.

 

Il faudrait selon les experts des masques dotés de filtres puissants, à changer régulièrement.

 

Le port de masques simples, du type de ceux utilisés par les dentistes ou le personnel médical, n’a guère d’incidence.

 

Rappelons par exemple que le port du masque sur une moto-taxi est battu en brèche par le courant d’air qui, de toute façon, vous conduit à respirer de l’air pollué en grande quantité.

 

L’inspection des usines

 

Le chef de la junte, Prayut Chan-O-Cha, s’est dit le 30 janvier décidé à faire inspecter les parcs industriels proches de Bangkok.

 

Et alors ?

 

La coordinatrice régionale du Programme des Nations unies pour l’environnement pour les déchets, les produits chimiques et la qualité de l’air, Kakuko Nagatani-Yoshida lui a répondu clairement.

 

Selon elle, la seule solution est de procéder temporairement à la fermeture des dites usines et des centres thermiques de retraitement des déchets (incinérateurs).

 

Inspecter ne peut pas suffire.

 

D’autant qu’en Thaïlande, les inspections ne sont pas toujours suivies d’effets…

 

Les canons à eau

 

On a vu dans le parc de Lumpini des canons à eau, ou plutôt des brumisateurs format XXL entrer en action.

 

L’ironie de la situation est que ces derniers, activés par les pompiers, projetaient en l’air un nuage liquide alors que, quelques dizaines de mètres plus loin, un embouteillage monstre bloquait l’avenue Rama IV.

 

Même remarque que pour le drone supposé déclencher la pluie: le nettoyage des particules fines ne fait pas disparaitre celles-ci.

 

Souvenez vous des pluies radioactives redoutées lors des accidents nucléaires. Penser que l’eau va suffire à emprisonner la pollution de l’air est juste une illusion.

 

Restent les trois mesures qui n’ont toujours pas été prises à ce jour:

 

Interruption immédiate des chantiers et de la fabrication de ciment dans la capitale

 

Filtrage des véhicules pour réduire la circulation d’au moins 50%

 

Fermeture des usines réputées les plus polluantes

 

Tout témoignage est bienvenu pour alimenter notre fil «Pollution à Bangkok, le signal d’alarme…»

 

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